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Les élèves devront bientôt atteindre 60 % pour réussir les épreuves de certification dans l’enseignement francophone. La ministre de l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Valérie Glatigny, a déposé un avant-projet de décret qui relève le seuil de réussite au CEB (6e primaire), CE1D (2e secondaire), et CESS (6e secondaire), a-t-elle annoncé samedi dans les colonnes de la Dernière heure et de la Libre.
Le seuil de réussite de ces épreuves certificatives est fixé aujourd’hui à 50 %, un seuil jugé trop bas par la ministre. « On veut donner un signal qu’on n’envoie pas dans la suite du parcours scolaire des élèves qui n’auraient pas maîtrisé les apprentissages », explique-t-elle.
À l’avenir, pour le CEB, les élèves devront obtenir 60 % pour l’ensemble des épreuves et un résultat minimum de 50 % pour chacune des matières évaluées (français, mathématiques, sciences et éveil). Pour le CE1D et le CESS, le seuil sera également de 60 % pour chaque épreuve.
Ce projet doit encore être validé par le gouvernement. Il ne sera en tout cas pas mis en œuvre avant 2027.
L’autonomie des conseils de classe sera également renforcée. « En 15 ans, on a multiplié par deux les recours face aux décisions pédagogiques. Le conseil de classe va retrouver toutes ses prérogatives et son rôle décisionnel. Ça veut dire que si un élève n’a pas satisfait ou qu’il n’a pas pu participer à toutes les épreuves, il sera délibéré individuellement », souligne Mme Glatigny.
Le monde de l’enseignement est sceptique
Pour la fédération des parents, ce sont les enfants les plus précarisés qui vont en souffrir par manque d’accompagnement. « Ce matin, j’étais au téléphone avec un directeur d’une école très défavorisée. Ils ont maintenant 50 % de réussite au CEB. Vous imaginez, avec le taux à 60 %, je pense vraiment qu’il y a lieu de mettre des choses en place », réagit Véronique De Thier, co-directrice de la fédération de parents d’élèves.
« Dans le même temps, on va augmenter l’accompagnement personnalisé, précisément pour aider les élèves qui seraient en difficulté. Ça n’a pas de sens d’élever le niveau si on ne donne pas en même temps aux enfants les moyens de pouvoir progresser », avance à ce propos la ministre Glatigny.
Bien des acteurs du monde de l’enseignement restent sceptiques et attendent de voir comment ce projet sera concrètement appliqué : « Il y a un travail de réflexion. Si on met le niveau de réussite à 60 %, comment construit-on les épreuves ? Comment communique-t-on les intentions aux équipes pédagogiques ? Et comment faisons-nous pour atteindre une meilleure maîtrise des savoirs, des savoir-être, des savoir-faire ? », expose Patrick Lenaerts, directeur pour l’enseignement secondaire catholique.


















