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Les systèmes d’enregistrement et d’embarquement de Brussels Airport sont indisponibles en raison d’une cyberattaque visant un fournisseur de services, a signalé l’aéroport de Zaventem dans la nuit de vendredi à samedi. D’importantes perturbations sont attendues.
« Une cyberattaque a eu lieu vendredi soir contre le fournisseur de services des systèmes d’enregistrement et d’embarquement, affectant plusieurs aéroports européens, dont Brussels Airport », a indiqué ce dernier dans un communiqué.
Pour comprendre comment des systèmes aussi stratégiques restent vulnérables à ce type d’attaque, David Vanderoost, à la tête d’une entreprise en cyber sécurité, était présent sur le plateau du RTL info 13h.
Pourquoi est-ce qu’un aéroport est une cible priviligée des pirates ?
Un aéroport, c’est une infrastructure sensible, voire essentielle. D’ailleurs, l’Europe qui légifère en la matière a bien reconnu ce secteur comme étant un secteur critique : les transports au même titre que l’énergie, par exemple, ou les banques.
Évidemment, ces aéroports, ils protègent les intérêts vitaux des Belges : on ne va pas à l’aéroport que pour partir en vacances, cela peut avoir un impact sur l’économie si une cyberattaque se déroule sur un aéroport. Ces aéroports sont vulnérables, tout d’abord parce qu’il y a un grand nombre de fournisseurs de services externes. On le voit aujourd’hui avec le système de check-in de bagagerie qui est en panne, mais ça peut être aussi la sécurité, les compagnies aériennes. Tout le challenge est d’essayer de sécuriser tous ces différents systèmes et ces fournisseurs.
Est-ce que vous constatez beaucoup d’attaques ou de tentatives d’attaques de ce genre chaque jour en Belgique et dans le monde ?
Tout d’abord, il faut savoir qu’au niveau mondial, l’ampleur du fléau est particulièrement préoccupante. On parle de millions d’attaques par jour avec un impact sur l’économie mondiale, on parle de 10 000 milliards de dollars pour l’année 2025, et la fréquence des attaques augmente. Tout cela est assez préoccupant et au niveau de la Belgique, le Centre pour la cybersécurité belge nous l’indique également : les attaques augmentent tous les jours. On constate qu’on est de plus souvent appelé par des entreprises qui sont elles-mêmes en difficulté, qui font face à des cyberattaques.
Est-ce qu’elles pourraient à terme être encore plus violentes et malheureusement un jour faire des victimes ?
On l’a déjà vu : les attaques sur des hôpitaux, notamment, peuvent conduire à des retards sur des opérations, voire dans certains cas extrêmes à des décès. Évidemment, dans le contexte géopolitique actuel, préoccupant, on doit se protéger aussi contre ce qu’on appelle les guerres hybrides. Les cyberattaques viennent en complément rajouter de la pression sur les États : je veux aussi rassurer par rapport à ça, c’est qu’au niveau de la Belgique, des initiatives sont en cours entre le secteur privé et la défense, notamment. Il y a une initiative aussi qui s’appelle Cyber Made in Belgium, dont notre société fait partie, pour apporter des réponses par rapport à ces attaques. Donc, préoccupant, mais la réponse est organisée aussi.


















