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Fusillades et trafic de drogue à Saint-Gilles: "Ces réseaux recrutent des gens qui n'ont rien à perdre", selon le bourgmestre

Quatre fusillades ont secoué le même quartier de la capitale en quelques jours. La première avait eu lieu dimanche rue Lacaille dans les Marolles, la deuxième mardi peu avant 14h00 au niveau du square Jacques Franck et les deux dernières ce mercredi matin boulevard du Midi et dans le quartier de la Porte de Hal.

Ces différents incidents seraient liés à un conflit entre dealers de drogue qui opèrent à Saint-Gilles. "Effectivement, les faits ont eu lieu exactement au même endroit", précise Jean Spinette, le bourgmestre de la commune, qui évoque une "tentative de faire peur à tout le monde au même lieu que la veille". De "l'intimidation", donc.

Selon les autorités, ces violences surviennent dans le contexte des rivalités liées au trafic de drogue, qui s'intensifient pour le contrôle de territoires jugés rentables. "Ce phénomène, quelque part, se déroule exactement là où on a un deal éhonté qui se produit depuis de nombreux mois", poursuit Jean Spinette. "On est vraiment dans ce qu'on a identifié comme une guerre entre dealers (...) On est sur de la mafia." 

Cette situation témoigne de l'évolution du phénomène de la drogue vers des enjeux de grands banditismes et de mafias, impliquant des montants financiers conséquents. "La police procède à de nombreuses arrestations", a annoncé l'édile. "On a des personnes qui font l'objet d'arrestations fréquentes avec des confiscations de drogue et d'argent. Le parquet en matière de drogue a quelque part du mal à suivre..."

Des enquêtes difficiles à mener

Les réseaux de trafic de drogue recrutent des individus déterminés et prêts à tout, ce qui rend le démantèlement de ces filières particulièrement complexe. "Malheureusement, on est devant un mythe de Sisyphe parce qu'il y a toujours d'autres personnes qui les remplacent parce que ces réseaux recrutent des gens qui n'ont rien à perdre", commente Jean Spinette. "Des arrestations ont lieu sans cesse et les dealers sont remplacés par d'autres dealers qui sont remplacés par d'autres dealers... On parle d'exploitation de la personne, on est des gens sans papiers qui n'ont peur de rien puisqu'ils n'ont pas d'autre espoir et qui, du coup, se livrent à cette activité pour gagner et survivre."

Une situation qui "pourrit" la vie des concitoyens et rend les enquêtes difficiles à mener. "Nos policiers sont exposés à un phénomène particulièrement nouveau, assez agressif et dangereux. Il faut que nous soyons aux côtés de nos forces de l'ordre et qu'une alliance objective soit faite avec les autorités fédérales sur cette question."

Malgré les efforts des autorités, la lutte contre ce fléau est compliquée par des problématiques de relâchement de suspects et de trafic transfrontalier. Les autorités locales soulignent la nécessité d'une collaboration renforcée avec les autorités fédérales pour faire face à cette menace grandissante et protéger la sécurité publique.

 

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