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Même sans être propriétaire, il suffit d’un abonnement pour louer une trottinette. Après quelques consignes de sécurité, l’appareil est disponible. Vitesse maximale : 25 km/h.
Un gain pour la mobilité, mais les autorités sont inquiètes face aux personnes qui ne respectent pas les règles d’utilisation. « Tous les jours, j’en vois des gens qui sont à deux dessus », assure un jeune homme. « Je suis tombé avec la trottinette », admet un autre. « Je suis tombé sur une voiture. »
« Ce qui me fait parfois peur, c’est quand ils sont avec leur téléphone. Je me dis, les pauvres, s’il y a quoi que ce soit sur la route, un petit pet sur la route, ils vont sauter, ils vont faire un soleil », s’inquiète un papa à vélo.
Fin mai, la zone de police de Bruxelles Ouest a participé à une action nationale de vérification des trottinettes, et les résultats sont interpellants : Sur 107 véhicules contrôlés, 75 étaient en infraction, soit 70 %. 39 ont été saisis car ils étaient débridés et ne respectaient pas la limitation de vitesse.
Toutes ces questions-là, il va falloir se les poser rapidement
Pour la bourgmestre de Koekelberg, Olivia P’tito, ces chiffres doivent pousser à la réflexion. « On peut se poser la question de savoir s’il ne faut pas réglementer plus fortement. Est-ce qu’on veut continuer à permettre de ne pas avoir de casque ? Est-ce qu’on veut les interdire ? Interdire complètement la location de trottinettes en région bruxelloise ? C’est une vraie question. Toutes ces questions-là, il va falloir se les poser rapidement. »
Un outil pour les criminels
Une source policière nous explique qu’en plus des problèmes liés à la sécurité routière, les trottinettes sont également utilisées pour commettre des actes de délinquance. « Des organisations criminelles les emploient pour le trafic de drogue ou les vols à la tire. C’est plus facile pour prendre la fuite en agglomération, d’autant plus que certaines peuvent atteindre des vitesses impressionnantes », nous dit-on.
Il y a 4 jours à Anderlecht, un homme a été tué par balle en plein jour, non loin d’une zone connue de ventes de stupéfiants, la cité Peterbos. Les suspects ont pris la fuite en trottinette.
François-Xavier Cornet, délégué d’un syndicat de police, demande une adaptation des moyens face à cette nouvelle mobilité. « La police devrait avoir une réflexion sur la mise à disposition de moyens supplémentaires : des trottinettes électriques, par exemple pour les policiers, ou pourquoi pas des vélos électriques pour pouvoir avoir une plus grande rapidité d’action, parce qu’il est impossible de contrôler à pied une trottinette. Celui qui veut s’enfuir à 25 km/h, c’est impossible de courir après. »
Au niveau politique, mais aussi au niveau de la justice et de la police, une réflexion est en cours pour un meilleur contrôle et un encadrement plus adéquat des trottinettes.


















