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Luca s’est fait agresser, mais la police refuse de prendre sa plainte : en a-t-elle le droit ?

Par RTL info avec Peggy Simono
Violemment écarté d’une soirée à pour ses opinions pro-israéliennes, un jeune homme se heurte au refus de la police d’enregistrer sa plainte. Est-ce légal ?

Alors qu’il faisait la fête à Molenbeek, Luca, 20 ans, a été vivement prié de quitter la soirée à cause de ses prises de position en faveur d’Israël. Des positions qu’il n’avait pas exprimées au bar ou sur la piste de danse, mais sur ses réseaux sociaux où Luca est suivi par plusieurs milliers de personnes.

« Il vaut mieux que Luca dégage, sinon il va se faire tuer », avait alors dit le staff de l’établissement aux amis du jeune homme qui, en partant, raconte s’être fait courser par un groupe d’hommes l’insultant et lui lançant des pierres.

La police a refusé de prendre la plainte de Luca en raison de l’absence de blessure : est-ce un motif valable pour ne pas enregistrer une plainte ?

Absolument pas, affirme Unia, le centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme. Les policiers n’ont pas le droit de refuser d’acter une plainte, c’est illégal. Par ailleurs, le motif invoqué ne tient pas la route.

Que dit la police de la zone concernée ?

Elle reconnaît que Lucas et deux amis se sont bien présentés au commissariat dans la nuit de vendredi à samedi et que les agents qui les ont reçus leur ont conseillé de revenir plus tard, pour cause de file d’attente trop longue. De plus, ils n’étaient plus menacés à ce moment-là et n’avaient pas beaucoup de détails sur les lieux de la poursuite et des suspects.

Les agents leur ont ensuite proposé de rester à l’abri dans le commissariat s’ils se sentaient en danger, ce que le groupe a refusé.

À propos du refus des agents d’acter la plainte au motif qu’il n’y avait pas eu de mort ou de blessés, la police ne fait pas de commentaire, mais indique qu’il est difficile de savoir ce qui a été dit exactement.

Toujours est-il que la police a pris contact avec Lucas qui a laissé entendre qu’il reviendrait au commissariat avec un avocat et des associations afin d’y déposer plainte.

Au-delà de ce cas, de tels refus se produisent régulièrement, s’alarme Unia. Plusieurs motifs sont alors évoqués par la Police : un manque de gravité des faits, d’autres priorités ou encore la surcharge de travail…

Que faire si ça vous arrive ?

Si vous vous retrouvez dans une telle situation, Unia conseille de persister et de retourner dans un commissariat, n’importe lequel, pour y déposer plainte.

Vous pouvez également écrire au procureur du roi pour lui faire part de la volonté de porter plainte, éventuellement avec la déclaration de personne lésée, ce qui lui permettra d’être informé de la suite du dossier. Autre possibilité : saisir le service de contrôle interne de la police ou le comité P, la police des polices.

Retrouvez « Vous êtes dans le journal » tous les soirs, du lundi au vendredi, à 18h sur bel RTL avec Peggy Simono et Thibaut Roland.

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