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Présent dans 2.500 aliments: près d’un Belge sur deux consommerait ce produit potentiellement cancérigène

Selon les résultats d’une étude, 47% des Belges consommeraient des produits contenant de l’aspartame, un édulcorant artificiel, potentiellement cancérigène. 

Près de la moitié des adultes belges consomment des denrées contenant de l'aspartame, un édulcorant artificiel présent dans plus de 2.500 produits en Europe, ressort-il mardi d'une enquête menée par l'institut de sondage YouGov pour le compte de Foodwatch. 

Alors que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a classé l'aspartame comme potentiellement cancérogène, Foodwatch y voit un "enjeu majeur de santé publique" et lance une pétition européenne pour demander son interdiction.

L'enquête réalisée en août dernier dans sept pays européens, dont la Belgique, montre que les consommateurs sont globalement mal informés quant à la présence d'additifs utilisés dans l'alimentation.

Ainsi, 72% des 1.052 Belges sondés se disent "pas du tout/plutôt pas" informés sur la sécurité des additifs utilisés dans les produits alimentaires et les boissons de la vie quotidienne, ainsi que sur leur impact sur la santé. Quand bien même, 40% des répondants en Belgique affirment ne pas être influencés lors de leurs achats par la présence d'additifs dans les produits qu'ils convoitent.

Pour 22% des Belges interrogés, les édulcorants ne présentent d'ailleurs que peu de risques au niveau de la santé. Dix-sept pour cent estiment même que ces substances ont davantage de bienfaits que de risques pour la santé, car elles leur permettraient notamment d'éviter de manger du sucre.  

Une substance à risque

Pourtant, la consommation d'édulcorants serait associée à un risque accru de cancer. Le Centre international de recherche sur le cancer de l'OMS considère en effet que l'aspartame est "peut-être cancérogène pour l'être humain". Ainsi, l'édulcorant artificiel qu'on retrouve dans les sodas, les desserts ou même les médicaments présenterait bien des risques pour la santé, surtout pour les gros consommateurs.   

Outre son caractère cancérogène, l'aspartame (E951) serait également associé à un risque accru de développement de diabète de type 2 et de maladies cardio-vasculaires. Enfin, plusieurs études montrent qu'il n'aurait aucun effet positif sur le poids et pourrait même, sur le long terme, favoriser le surpoids.

Nos décideurs européens doivent nous protéger

"Un additif comportant autant de risques n'a pas sa place dans nos aliments ou boissons", estime Camille Dorioz, directeur des campagnes de Foodwatch France, cité dans un communiqué. "En soulignant les risques possibles de cancer liés à l'aspartame, l'OMS a envoyé un signal clair concernant le risque pour notre santé. Nos décideurs européens doivent nous protéger", exhorte-t-il.   

Vers une interdiction de l'aspartame ? 

Dès lors, l'organisation qui se bat pour une alimentation sans risques lance ce mardi, à l'occasion de la journée mondiale contre le cancer, une pétition pour réclamer l'interdiction de l'aspartame. La Ligue française contre le cancer et l'application Yuka (qui analyse l'impact des produits alimentaires et cosmétiques sur la santé) sontégalement associées à l'initiative.   

"Deux consommateurs européens sondés sur trois sont favorables à une interdiction de l'aspartame par mesure de précaution. Ceux-ci préfèrent demander l'interdiction de l'aspartame plutôt que de s'exposer à un risque pour leur santé", fait valoir l'organisation.   

Dans une réaction, la Fondation contre le cancer rappelle ses recommandations, à savoir de s'habituer dès le plus jeune âge à consommer des boissons et aliments moins sucrés.

"L'eau doit rester la boisson de base. (...) N'oublions pas que les sucres contribuent au surpoids, qui est un des facteurs de risque évitables en matière de cancers et d'autres maladies", souligne la Fondation.   

L'apport journalier admissible (AJA) pour l'aspartame est fixé à 40 mg/kg de poids corporel par jour. Un adulte de 70 kilos devrait donc consommer 12 à 14 canettes de boissons édulcorées pour atteindre cette limite.

Certains publics sont plus à risque, comme les enfants. "Parce que les enfants qui sont en bas âge ont un plus petit poids corporel et donc on attend plus vite les doses journalières admissibles", explique Charlotte Stofkooper, diététicienne à Wavre. "Ce serait peut-être mieux de donner un jus de fruits avec des vrais fruits et donc plein de vitamines et fils que donner une boisson édulcorée."

Manger moins sucré 

Une ONG française de lutte contre les dérives du secteur agroalimentaire estime que ces additifs n'ont pas leur place dans nos aliments ou dans nos boissons. Mais la Fondation contre le cancer nuance: depuis 2023, l'aspartame est classée comme potentiellement cancérogène par l'OMS.

Le Service public fédéral Santé publique souligne que la classification de l'OMS indique qu'une substance peut être cancérogène mais ne fournit pas d'informations sur le risque de développer un cancer à un niveau d'exposition donné. "Quoi qu'il en soit, la recommandation de la Fondation contre le cancer serait plutôt de s'habituer à consommer des boissons et aliments moins sucrés", indique la Fondation contre le cancer.

 

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