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Après deux jours de grève ayant fortement impacté les services publics, une nouvelle étape s’amorce ce mercredi avec l’entrée en action du secteur privé. Une grève intersectorielle de grande ampleur se prépare, sous l’impulsion d’un front commun syndical déterminé à mobiliser tous les acteurs économiques de Belgique. Cet appel à l’unité vise à exiger une réponse aux revendications sociales et économiques exprimées de longue date.
Cette journée promet une paralysie quasi totale à l’échelle nationale. Services publics, entreprises privées, commerces, hôpitaux et centres administratifs sont affectés. Dans les principales zones industrielles, des barrages filtrants empêchent l’accès aux usines et entreprises, réduisant fortement leur activité. Parallèlement, des piquets de grève fleurissent dans les grandes villes.
Transports
Le secteur des transports est particulièrement touché, avec des perturbations majeures. À Bruxelles et à Charleroi, les deux aéroports principaux du pays sont complètement à l’arrêt, avec un arrêt total prévu des vols passagers. Cette situation pousse les autorités et les compagnies à conseiller aux voyageurs de ne pas se rendre dans les aéroports ce mercredi. Des perturbations majeures sont aussi présentes au niveau des réseaux de transports en commun à travers tout le pays, compliquant grandement les déplacements des citoyens.
À Brussels Airport, certains touristes se sont fait surprendre par la grève. « Notre compagnie aérienne espagnole ne nous a même pas dit que notre vol était annulé », soupire un voyageur. « Nous avons regardé sur leur site Internet. Il est indiqué que le vol est prévu normalement… »
La porte-parole de l’aéroport Ariane Goossens explique l’impact. « Nous avons dû annuler les 206 vols qui étaient prévus au départ de Brussels Airport aujourd’hui », dit-elle. « Et à côté de ça, nous avons aussi seulement 93 vols sur les 203 à l’arrivée. C’est quelque chose que nous regrettons, l’impact pour les passagers. »
Elle prévient les voyageurs qui prennent l’avion demain. « On s’attend à une journée assez chargée étant donné que 8 000 personnes ont été rebookées sur un vol demain », affirme-t-elle. « Nous recommandons vraiment aux personnes qui ont un vol prévu demain depuis Brussels Airport d’arriver bien à temps. »
Seulement deux lignes de métro et trois lignes de tram circulent dans les rues de la capitale. Les lignes de métro 1 et 5 sont ainsi actives, comme lundi et mardi, tout comme le tram 8. Par contre, le tram 4 circule uniquement entre la gare du Nord et la gare du Midi, alors que la ligne 82 est limitée entre la gare de Berchem et l’arrêt Wiels.
Le TEC confirme que des dépôts restent bloqués dans le Hainaut et que seul un peu plus d’un voyage sur dix sera assuré en province de Liège. Des perturbations sont également attendues dans les autres régions tout au long de la journée.
Commerces
Faire les courses ne sera pas forcément simple aujourd’hui. Exemple à Herstal où un centre commercial est bloqué par un piquet de grève. « Nous sommes au démarrage des piquets, mais déjà tout est bien bloqué », dit Nectaria Saroglou, secrétaire permanente au SETCa à Liège. « Avec tout ce qui se passe et toutes les mesures qui sont prises… Je pense qu’il n’y a pas un seul citoyen qui pourrait dire qu’il n’est pas touché. Certains magasins ne pourront pas ouvrir leurs portes aujourd’hui parce que la mobilisation est forte. »


Depuis mardi soir, les syndicats ont mis en place des barrages filtrants au centre de distribution de Delhaize à Zellik, selon la chaîne de supermarchés. L’action n’a toutefois pas d’impact sur l’approvisionnement des magasins.
Les perturbations causées par la grève restent également limitées chez Colruyt, affirme sa porte-parole. Des barrages filtrants ont été installés devant le centre de distribution à Ollignies et celui de Ghislenghien est temporairement fermé.
Des écoles en services réduits
En dehors de la mobilité, d’autres secteurs essentiels sont directement impactés. Les écoles restent en service réduit, tandis que les hôpitaux fonctionnent uniquement avec un personnel de garde pour les interventions d’urgence.

La collecte des déchets est fortement perturbée, entraînant des retards dans les services de propreté publique. Les services courriers comme ceux gérés par bpost sont également ralentis, touchant notamment les envois de colis et les services postaux de base. Cette grève implique aussi le secteur culturel et le non-marchand.
Si les syndicats qualifient déjà cette grève « d’historique », les travailleurs participants à cette démarche le font pour exprimer leurs préoccupations : une inflation galopante, des conditions de travail dégradées et un manque de reconnaissance généralisé au sein de nombreuses structures économiques. En renforçant leur mobilisation, ils entendent obtenir des réponses concrètes à l’échelle nationale.

















