Dans une réception, à la maison ou dans un restaurant : il n'est pas rare qu'un convive veuille ensuite reprendre le volant malgré une consommation d'alcool excessive. Seulement, tout le monde n'a pas le réflexe d'empêcher cette personne de se mettre en danger ou de mettre en danger les autres. "Cela m'est déjà arrivé de prendre les clés de quelqu'un qui avait trop bu. C'est important qu'il ne puisse rien arriver aux gens qu'on aime", témoigne une dame que nous avons rencontré.
Le réflexe idéal ! Mais dans certains cas, le convive alcoolisé pourrait s'entêter, étant persuadé de ne pas avoir trop bu. "Je crois qu'il faut d'abord les convaincre de ne pas bouger, et puis s'il faut hausser le ton, pourquoi pas". Dans ce cas, jusqu'où est-il possible d'aller pour persuader quelqu'un ?
"Il faut rappeler que les citoyens ne sont pas des policiers et qu'ils n'ont pas le pouvoir sur un individu. Quasiment personne n'a d'alcootest chez soi et quand bien même quelqu'un serait positif, personne ne peut l'obliger à rester", regrette Edouard Huysmans, avocat pénaliste.
Si la personne alcoolisée reprend tout de même le volant, il est très peu probable que vous soyez poursuivi pour les dommages qu'il ait causés. Les problèmes risquent d'arriver si vous incitez la personne à conduire. "Si vous savez que la personne a trop bu et que vous lui donnez quand même les clés, il y a un problème", explique Benoit Godart, porte-parole de l'Institut VIAS. "Il est déjà arrivé qu'un juge impute une responsabilité à quelqu'un qui a donné les clés à une personne alcoolisée".
Récemment, une femme a été condamnée à 8.000 euros d'amende pour avoir donné les clés à son compagnon alcoolisé qui avait ensuite renversé et tué un cycliste.