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Valérie Glatigny annonce un nouveau test en 4e primaire: les syndicats réagissent, "ce n'est pas comme ça qu'on les fait progresser"

Dès 2026, tous les élèves de 4e primaire passeront un test en début d’année pour évaluer leurs acquis de base.

Un nouveau test va être mis en place pour tous les élèves de quatrième primaire, en début d'année, à partir de septembre 2026. Ce test s'appelle le test CLÉ, "pour Calculer, Lire, Écrire", indique Valérie Glatigny, ministre de l'Éducation. "On va vérifier les savoirs de base qui doivent être acquis en fin de troisième primaire."

Le test se passera en début de quatrième année pour indiquer ce qu'il faut étudier, ainsi, "vous avez encore tout le reste de l'année pour mettre à niveau un élève qui aurait des difficultés", souligne la ministre. "On veut vraiment mettre l'accent sur les compétences de base parce qu'on sait qu'une difficulté qui n'est pas appréhendée très tôt a tendance à s'aggraver dans le temps", explique-t-elle ensuite.

Tout comme le CEB, cette évaluation sera une évaluation externe, autrement dit elle sera la même pour tous et dans tous les établissements. 

Une pression pour les élèves ? 

Interrogée sur les critiques déjà existantes du projet, pointant du doigt une pression supplémentaire sur les enfants âgés de 9 à 10 ans, Valérie Glatigny répond: "Il n'y aura pas de stress, puisque c'est au début de l'année, donc il n'est pas question que ça compte pour le bulletin", rassure-t-elle, rappelant que l'objectif est de "pouvoir déceler des problèmes tôt". "C'est important pour travailler sur un accompagnement personnalisé pour les élèves qui seraient en difficulté. Ça n'a pas de sens de tester pour tester, il faut pouvoir aussi remédier aux difficultés en apportant par exemple un accompagnement tout à fait ciblé à tel ou tel élève qui serait en difficulté."

Ce test sera mis en place en septembre 2026 après une préparation faite avec notamment des enseignants de primaire, le service général de l'inspection et "des experts qui font de l'accompagnement personnalisé pour les élèves".

Les syndicats ne sont pas du même avis

Les syndicats, eux, ne voient pas ce test d'un bon oeil. "Au plus on place d'évaluations dans le parcours des élèves, au plus on crée de filtres et au plus on recale des élèves", déplore Roland Lahaye, secrétaire général CSC enseignement. "Ce n'est pas comme ça qu'on les fait progresser. Il vaut mieux faire des bilans réguliers et pouvoir mettre en place des moments d'aide et de soutien aux élèves en difficulté. Les enseignants sont assez grands et sont formés pour se rendre compte de l'état d'avancement de leurs élèves et font déjà des évaluations formatives". 

Pour Roland Lahaye, ce test ne va pas résoudre les problèmes de l'enseignement francophone. "Aujourd'hui, ce qui pose problème, c'est l'écart entre ceux qui réussissent et ceux qui n'y arrivent pas. La Ministre ferait bien de réfléchir à des systèmes pour rétrécir ces écarts", lance le syndicaliste avant de poursuivre. 

"Tous les pédagogues diront qu'un élève n'est pas égal à un élève au niveau de l'apprentissage. Là où certains vont très vite pour apprendre, d'autres ont besoin d'un peu plus de temps. Est-ce qu'aujourd'hui, placer un filtre supplémentaire plutôt que de mettre les moyens adéquats pour les que les élèves puissent récupérer leur perte d'apprentissage ou leur difficulté à apprendre ou les lenteurs dont ils sont victimes. Est-ce que ça va aider le système? Nous ne le pensons pas, la ministre le pense, je lui laisse la responsabilité. Je pense qu'il y a des pédagogues plus pédagogues qu'elle qui ont réfléchi sur la question et qui n'apportent pas du tout la même analyse", conclut-il. 

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