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Yann est un imprimeur à l’ancienne, mais est concurrencé par le « low-cost » : « Il faut se battre, ce n’est vraiment pas facile »

Par RTL info avec Amélie Schildt et Pascal Noriega
En Belgique, plus de 800 artisans ouvrent leurs ateliers pour célébrer un savoir-faire menacé. C’est le cas de Yann, un imprimeur à l’ancienne qui lutte face à la concurrence du numérique.

Ce samedi, plus de 800 artisans ouvrent les portes de leurs ateliers partout en Belgique. Garnisseurs, céramistes, chocolatiers… ils vous invitent à découvrir un savoir-faire unique, transmis souvent de génération en génération. Cette journée est une célébration de la créativité, mais aussi un plaidoyer pour une économie locale mise à mal dans un monde du commerce en pleine mutation.

Car aujourd’hui, vivre de son art est devenu un véritable combat. À Uccle, dans la capitale, nous avons poussé la porte d’un atelier collectif où travaille Yann, un typographe. Un métier rare, presque oublié : Yann crée et imprime des faire-part, des cartes de visite ou des affiches sur d’anciennes machines des années 50. Chaque pièce est conçue à la main, dans le respect de techniques traditionnelles.

On essaie de trouver une clientèle prête à payer un peu plus

Mais ce savoir-faire, précieux et fragile, est en danger. La concurrence du numérique est rude. En quelques clics, on peut désormais commander des créations à bas prix, fabriquées à la chaîne. Face à cette réalité, Yann a dû prendre un second emploi pour s’en sortir financièrement.

C’est pourquoi ces journées portes ouvertes sont si importantes : elles permettent de mettre en lumière des métiers artisanaux qui risquent de disparaître dans l’indifférence : « Il faut se battre, c’est vraiment pas facile. On essaie de trouver une clientèle prête à payer un peu plus, pour rémunérer le temps qu’on y consacre. Parce que faire ça à l’ancienne, ça prend beaucoup plus de temps que les productions low-cost. Mais le résultat est totalement différent : il y a une matière, un relief, une âme », assure l’artisan.

Toutefois, cette différence à un prix : « Ça coûte plus cher et avec l’augmentation des coûts – le papier, les clichés, le chauffage, le loyer – ça devient très compliqué de maintenir un équilibre », déplore Yann.

Aujourd’hui, derrière chaque artisan, il y a une passion… mais aussi une inquiétude. Celle de voir un métier s’éteindre, faute de reconnaissance ou de moyens.

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