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Parfois incohérents, les Nutri-Scores sont-ils fiables ? Nous avons mené l’enquête

Par RTL info avec Corentin Simon et Xavier Gérard
C’est devenu un argument de vente des industriels : le Nutri-Score doit permettre aux consommateurs de voir en un coup d’œil quelles sont les qualités nutritionnelles d’un produit et de pouvoir le comparer aux autres. Mais est-il fiable ? Il y a parfois des incohérences, alors, comment faut-il le comprendre ?

Même si on aime les frites, ce n’est pas spécialement bon pour la santé. Pourtant, quand on regarde dans les rayons des supermarchés, on a l’impression que c’est le cas. La plupart des paquets de frites affichent un Nutri-Score A ou B, ce qui est assez étonnant. Ça l’est encore plus si on regarde d’autres produits comme du jambon : Nutri-Score D. Est-ce que cela signifie que les frites sont meilleures pour la santé que le jambon ?

On compare des produits de la même catégorie

« Le Nutri-Score, ce n’est pas un indicateur d’aliment santé, c’est un indicateur de qualité alimentaire, avance Pascale Robienne, diététicienne. On compare des produits de la même catégorie. Si on veut choisir des frites, il est préférable de choisir des frites avec un Nutri-Score A qu’avec un Nutri-Score B, mais la diététicienne que je suis va vous dire de ne manger aucune des deux, bien entendu ».

Autre test, qui concerne cette fois deux sortes de granola, assez semblables, l’un a un Nutri-Score A et l’autre C. « Parce que celui-ci est un tout petit peu moins calorique, il contient un tout petit peu moins de graisse, il contient plus de fibres et moins de sel que son équivalent », explique encore la diététicienne.

« Tant mieux s’ils réduisent la quantité de sucre ajouté »

Les critères pour établir le Nutri-Score sont publics. Certains industriels jouent donc avec les ingrédients pour obtenir un bon score, mais on peut se demander s’ils remplacent de mauvais ingrédients par d’autres mauvais ingrédients qui ne sont pas repris dans le Nutri-Score. La question a été posée au Services public fédéral de santé publique.

« Tant mieux s’ils réduisent la quantité de sucre ajouté, s’ils améliorent le contenu en fibres en rajoutant des céréales ou plus de fruits et légumes, note Laurence Doughan, experte en politique nutritionnelle au SPF Santé publique. Donc, c’est vraiment une adaptation qui est plutôt positive pour les consommateurs. Le Nutri-Score effectivement a ses limitations, il ne prend pas en compte le fait que ça a été produit de façon biologique ou non, s’il y a des additifs ajoutés, s’il y a une présence d’allergènes ».

« Ce n’est jamais qu’un outil parmi d’autres », ajoute cette spécialiste.

Autre constat : plus de 50 % des produits dans les rayons des magasins n’ont pas de Nutri-Score parce qu’il n’est pas obligatoire. C’est regretté par les autorités sanitaires, mais en réalité, s’il n’y a pas de Nutri-Score, c’est bien souvent parce que le résultat est mauvais et cela n’arrange pas les industriels.

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