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« Je crie et il arrive » : Frank, un plongeur belge, a développé une relation aussi improbable que touchante avec… un poisson

Par RTL info avec Chantal Monet, Anna Lawan, Vincent Jamoulle et Marius Chodé
Chaque année, sur l’île de San Salvador (Bahamas), un plongeur belge retrouve le même poisson, un mérou, lors de ses expéditions sous-marines. Une histoire qui défie les idées reçues sur la mémoire des poissons.

À 7.300 kilomètres de la Belgique, nichée entre la Floride et Cuba, l’île de San Salvador aux Bahamas est devenue un refuge bien particulier pour Frank, plongeur namurois. « Je fais partie de cette génération Grand Bleu, fin des années 80, où je suis tombé dedans quand j’étais petit », raconte-t-il.

Depuis 20 ans, il traverse l’Atlantique pour y plonger, inlassablement. Ce séjour 2025 marque son 38e voyage sur l’île. Et au cœur de cette routine annuelle : un rendez-vous fidèle avec un mérou qu’il retrouve plongée après plongée.

« Il ne me quitte pas »

Le poisson, Frank ne lui a jamais donné de nom. Pourtant, il le reconnaît immédiatement. « Il a des marques très prononcées au niveau des griffes sur la partie droite de la tête. Et une nageoire un peu abîmée, probablement à cause de combats ou de passages dans des grottes. »

À chaque plongée, les retrouvailles sont spectaculaires. « Je crie dans l’eau et il arrive à une vitesse incroyable. On passe 50, 60, 70 minutes ensemble. Il ne me quitte pas, il m’accompagne dans les grottes, il attend que je le caresse, que je lui fasse des câlins… C’est incroyable », raconte-t-il, encore ému.

Une mémoire de poisson… bien plus développée qu’on ne le pense

Ce lien improbable entre homme et poisson défie les clichés. Michael Ovidio, professeur à l’Université de Liège, explique : « On a souvent sous-estimé les capacités sensorielles des poissons, notamment à cause de l’image du poisson rouge tournant en rond dans son bocal. Mais les poissons ont des capacités cognitives importantes. Ils se souviennent des lieux de nourriture, de repos ou de reproduction, et peuvent distinguer les endroits associés à des sensations agréables ou désagréables. »

Le mérou, une espèce qui peut vivre entre 40 et 60 ans, semble avoir choisi Frank. Et cette fidélité a suscité l’intérêt bien au-delà du monde de la plongée.

L’histoire a tellement marqué les esprits que le Premier ministre des Bahamas et le ministre du Tourisme ont souhaité rencontrer le principal intéressé. « Ils ont trouvé ça incroyable. Ils m’ont dit : le poisson vous a vraiment choisi comme ambassadeur de la Belgique pour représenter notre île », rapporte-t-il.

Et chaque année, la même question revient, avant même de s’immerger : « Est-ce qu’il sera là ? » Jusqu’à présent, la réponse est toujours oui.

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