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"C'était le roi": à quoi ressemblaient les soirées de P.Diddy, le "prédateur" jugé pour exploitation sexuelle et extorsion?

Le producteur américain Sean Combs, alias P. Diddy, comparaîtra dès lundi à New York. Incarcéré depuis septembre 2024, il fait face à de lourdes accusations au pénal et au civil, sur fond de révélations glaçantes.

C’est un procès à très forte médiatisation qui s’ouvrira lundi à New York. Le rappeur et producteur américain Sean Combs, également connu sous les noms de P. Diddy ou Puff Daddy, est poursuivi pour trafic à des fins d’exploitation sexuelle, viols – y compris sur mineur – et extorsion. 

À 54 ans, la star déchue du hip-hop est détenue à Brooklyn depuis son arrestation le 16 septembre 2024 dans un hôtel de luxe de la 57e Avenue à Manhattan. 

Des images accablantes

L’enquête a été déclenchée par une vidéo de surveillance dans un hôtel où l’on voit l’artiste agresser violemment son ex-compagne, la chanteuse de R’n’B Cassie. 

Depuis, les témoignages affluent, décrivant un prédateur sexuel qui organisait depuis les années 2000 des soirées fastueuses et inquiétantes, réunissant de nombreuses personnalités du show-business.

Au moins 120 victimes présumées

Les accusations sont multiples et graves : plus de 120 personnes se sont manifestées en tant que victimes présumées, dénonçant un système organisé dans lequel P. Diddy aurait utilisé son statut, de l’alcool et des drogues pour obtenir la soumission de ses proies. 

À son domicile de Los Angeles et de Miami, les enquêteurs ont découvert des armes à feu, des munitions, ainsi qu’un stock de plus de 1 000 bouteilles de lubrifiant.

Le témoignage d’un participant

Parmi ceux qui acceptent de parler aujourd’hui, Jean-Édouard Lipa, ancien candidat de la première saison de Loft Story en France. Invité en 2002 au 33e anniversaire de P. Diddy à Marrakech, il se souvient d’une soirée hors normes.

"Le blanc, c’était le dress code strict. Il fallait être tout de blanc vêtu", se rappelle-t-il. Il décrit l’arrivée théâtrale du rappeur : "Il est arrivé, assis sur un trône, tel César. Il portait une cape. Des porteurs soulevaient sa chaise, comme les esclaves de l’époque, pendant qu’il saluait les gens". Et de préciser : "Ce n’était pas du second degré, c’était vraiment le roi qui arrivait".

Plus troublant encore, il raconte la présence de produits bien précis… "Lorsque j’ai interpellé un serveur, il m’a tendu son plateau rempli de cocaïne et d’ecstasy. Il tendait même la cuillère pour que les gens puissent sniffer", confie-t-il. Il avoue : "J’ai vu beaucoup de personnes le faire autour de moi".

Il y avait pas mal d’allers-retours de femmes

Quant à la présence de P. Diddy au cours de la soirée : "On le voyait de temps en temps sortir de sa chambre, surveillée par des gardes. Il y avait pas mal d’allers-retours de femmes. À cette époque-là, je me suis juste dit "ce mec est chaud" ".

"Je suis le seul à accepter d’en parler et je ne sais pas pourquoi. Moi, j’y étais et je ne suis pas en train d’accabler P. Diddy. Je raconte juste ce que j’ai vu", explique Jean-Édouard. Il insite tout de même sur un point: "Je n’ai vu personne sortir en hurlant ni en pleurant de la chambre. J’ai plutôt l’impression d’avoir vu des gens qui étaient consentants, mais je n’étais pas à l'intérieur".

Des accusations niées par l’artiste

Sean Combs rejette l’ensemble des accusations portées contre lui. Le procès, qui s’ouvre ce lundi, devrait durer plusieurs semaines. Il pourrait faire émerger de nouveaux témoignages et révéler l’ampleur d’un système longtemps resté impuni.

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