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Le dernier conseil de Donald Trump aux femmes enceintes suscite la consternation dans la communauté scientifique. « L’utilisation du paracétamol pendant la grossesse, peut être associée à un risque très accru d’autisme », a-t-il déclaré.
Seulement, pour Paule Stasse, pharmacienne nivelloise, cet antidouleur est parfaitement adapté aux femmes enceintes et sans risque : cela fait 22 ans qu’elle informe ses clientes sur sa posologie et ses effets. « C’est le seul antipyrétique, le seul antalgique pour ces femmes, tout au long de leur grossesse, quel que soit le moment de leur grossesse, c’est le seul médicament. Le paracétamol est inoffensif, ne va pas provoquer de perturbations au niveau du fœtus », explique-t-elle.
Étudié depuis des années et très populaire en Belgique, le paracétamol est un médicament qui rassure et suscite peu de doutes. Reste la rumeur : « Le problème c’est que la plupart des gens croient les informations qu’on voit un peu partout, sans se renseigner et du coup ils croient tout ce qu’on entend malheureusement. Moi, je me renseigne toujours de manière scientifique avant de prendre quelque chose et j’essaie de me renseigner sur les fake news qu’on entend toujours à droite et à gauche », estime une passante nivelloise. « Si mon médecin me le permettait ou le pharmacien me le permettait, ce n’est pas à moi de juger », note une autre.
Pour éviter que la désinformation se propage, les organismes de référence multiplient les alertes : « non, il n’y a pas de lien avéré entre le paracétamol et l’autisme ». L’Organisation Mondiale de la Santé le répète, l’Europe le redit et la Belgique aussi.
« Aucun lien de causalité ne peut être établi entre la prise de paracétamol pendant la grossesse et des troubles de développement neurologique », martèle Ann Eeckhout, porte-parole de l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé.
Pour Julie Vanalbada, spécialiste en gynécologie, cette fausse information est néfaste. : elle peut susciter le doute chez des patientes déjà stressées par leur grossesse. « C’est dangereux parce qu’on pourrait se retrouver avec des patientes qui, si elles ont besoin d’être soulagées, n’oseraient pas prendre du paracétamol. Et a contrario, ce qu’on sait, c’est que la douleur peut engendrer aussi des complications en cas de grossesse ».
En cas d’inquiétude, la consultation et l’avis d’un médecin restent les réflexes de référence.


















