Partager:
« La première fois je pense que c’était au festival de mon école. J’avais 14 ans je pense », se souvient Gaston. Pour Jean, c’était « avec mes cousins à la mer, j’avais 15 ans à mon avis ». « Je pense que j’avais 14-15 ans et c’était à la fête du village », témoigne aussi Octavie. Ces trois jeunes sont représentatifs. Les ados belges qui découvrent en général leur premier verre d’alcool vers 13 ou 14 ans.
Et pourtant, légalement, on ne peut pas consommer de bière ni de vin avant 16 ans minimum, et la vente d’alcool est interdite aux moins de 18 ans. Mais selon Bruno Humbeeck, psychopédagogue, une interdiction trop stricte venant des parents serait contre-productive. « Dire « tu peux boire », ça a plus d’effets positifs que de dire que c’est tout à fait interdit, « mais attention aux conséquences ». »
L’âge du premier verre est capital pour la suite
Car elles sont importantes : des assuétudes se développent et le cerveau en prend un coup. « Plus on commence à boire jeune, plus on a de risque de développer une dépendance à l’âge adulte. Et plus on boit jeune, plus on a aussi des risques d’abîmer notre cerveau », résume Martin De Duve, alcoologue et directeur ASBL Univers Santé.
Ses chiffres sont formels : s’initier à l’alcool avant 13 ans augmente de 47 % le risque de devenir un adulte alcoolique. Ce chiffre diminue à mesure que l’âge augmente et tombe à 9 % si la personne s’abstient jusqu’à ses 21 ans. En Belgique, 6 % des garçons âgés entre 15 et 24 ans consomment de l’alcool de façon régulière, contre un peu plus de 4 % pour les filles.
« La cuite habituelle est catastrophique chez un adolescent », conclut Bruno Humbeeck. Mais alors, comment prévenir cela quand on est parent sans tomber dans une interdiction totale qui, elle, provoquerait l’effet inverse ? Pour le psychopédagogue, il faut juste éviter que les cuites deviennent trop fréquentes. « Boire de l’alcool doit devenir un rituel exceptionnel et la cuite de l’adolescent doit être quelque chose d’exceptionnel. C’est pour ça que c’est important qu’ils puissent en parler parce qu’il doit pouvoir en faire un évènement, un évènement exceptionnel. Le vrai danger c’est quand ça devient quelque chose qui finalement devient tellement habituel qu’on n’en parle même plus. »

















