Partager:
Une varice, c’est quoi ?
C’est la paroi de la veine qui se relâche et le retour du sang vers le cœur, donc le retour veineux, se fait moins bien. La peau par-dessus cette zone de varice entre en souffrance et ça peut amener à des conséquences assez fâcheuses. Les vraies varices ne sont pas des toutes petites veines, ce sont vraiment des espèces de tuyaux de pipe qui parcourent principalement les jambes. Les varicosités, elles, sont les petites veinules pour lesquelles les gens consultent plus pour un problème esthétique.
C’était une maladie d’antan un peu isolée : on parlait d’une varice. Moi j’explique à mes patients que ce n’est pas une varice, mais une maladie variqueuse, parce que souvent plusieurs veines sont atteintes même si au départ on n’en visualise qu’une. Et surtout, on a bien mis en évidence maintenant qu’il y a des facteurs inflammatoires dans la paroi veineuse qui entrent en ordre de compte et on retrouve ces facteurs inflammatoires parfois aussi dans les artères. Nous avons même l’habitude, au lieu de parler d’une maladie variqueuse, de parler d’une maladie vasculaire.
Qui est touché ?
Ça concerne tout le monde. Les varices, c’est important d’en tenir compte dès qu’on est relativement jeune et que ça apparaît. Parce que souvent, dans l’esprit du public, c’est une pathologie de personnes âgées. Mais pas du tout, nous avons parfois des patientes, souvent féminines parce que les femmes sont plus attentives, je pense, qui consultent déjà relativement jeune avec ce problème-là.
Certains patients ont des facteurs favorisants, par exemple l’hérédité. Il y a des familles variqueuses. Et puis d’autres facteurs de risque comme les grossesses, le fait d’avoir déjà fait des phlébites, etc.
Comment prévenir leur apparition ?
Souvent, un des premiers symptômes en dehors de l’aspect visible de la varice, c’est d’avoir les jambes qui gonflent et donc il ne faut pas banaliser. Dès ce stade-là, il existe des traitements.
Quels sont les traitements ?
Les bas de contention, c’est un des premiers traitements, surtout quand les jambes commencent à gonfler, sont fatiguées ou sont lourdes. Il ne faut pas oublier qu’on doit les enfiler le matin avant de sortir du lit, sinon comme j’ai l’habitude de dire à mes patients, on enferme le loup dans la bergerie. On les enlève le soir juste le temps de prendre sa douche et puis de se coucher. Et surtout l’association avec des médicaments qu’on appelle des vénotropes est favorable, notamment pour lutter contre l’inflammation. Quand c’est pris précocement, ça évite que les veines évoluent, que la varice se développe plus, parce qu’à ce moment-là, on a d’autres traitements qui sont des traitements médicaux comme la sclérothérapie : on injecte un produit dans la veine. On va parfois même jusqu’à l’opération, qui s’appelle un stripping, lorsqu’on doit enlever la veine.
C‘est important de penser à tous ces traitements avant que la peau souffre de trop parce que le stade suivant, c’est de développer des ulcères de jambes, et là on est parti souvent pour une problématique et des traitements de plusieurs mois, parce que la varice est toujours là et qu’on ne peut pas trop l’opérer tant que la peau est ouverte. Mais la peau est ouverte à cause de la varice et donc on tourne un peu en rond. À ce stade-là, il existe des bas spécifiques pour les ulcères que nous prescrivons en tant que médecins.
Qui consulter, médecin traitant ou dermatologue ?
Un peu tout le monde. Tout le monde s’occupe un peu de la pathologie variqueuse et ulcéreuse, les généralistes, les phlébologues, les dermatologues, les chirurgiens vasculaires. J‘ai une consultation multidisciplinaire de soins de plaies où tous les jeudis, on voit de façon commune avec le chirurgien vasculaire tous les patients qui ont des plaies. Donc le patient vient et voit déjà deux médecins spécialistes différents. C’est vous dire à quel point il y a beaucoup d’intervenants qui peuvent être impliqués dans cette pathologie.


















