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Ménopause : bien plus que des bouffées de chaleur, une étude révèle un « effondrement physiologique » chez les femmes

Par Mathieu Tamigniau
Une nouvelle étude de grande ampleur menée auprès de 1,12 million de femmes, dont plus de 14 000 en Belgique, met en lumière les conséquences profondes et souvent ignorées de la ménopause. Loin des clichés, elle révèle une nette dégradation de la santé qui impacte le sommeil, le cœur et le métabolisme.

Withings est une entreprise pionnière française, spécialisée dans la santé connectée. Depuis ses débuts, elle collabore étroitement avec le monde médical, ce qui confère à ses études une réputation de fiabilité. Mieux : la source de données anonymisées que représentent ses millions d’utilisateurs de montres et de stations de santé (des pèse-personnes avancés) est devenue précieuse. Elle permet aujourd’hui au monde scientifique d’avoir accès à des données supplémentaires et géographiquement variées.

Un tournant brutal dans la santé des femmes

L’analyse de Withings est sans appel : à partir de 45 ans, les indicateurs de santé des femmes montrent une nette rupture, un phénomène qui n’est pas observé chez les hommes. En cause, la chute drastique du niveau d’œstrogènes, une hormone qui joue un rôle protecteur majeur pour l’organisme. Loin de se limiter à la fin des cycles menstruels, la ménopause s’apparente à une véritable « révolution physiologique », voire à un « effondrement silencieux » dont les conséquences sont mesurables et sévères.

Nous observons des changements physiologiques significatifs qui dépassent le domaine gynécologique, notamment une augmentation des troubles du sommeil, une hausse des affections cardiovasculaires et une accumulation plus importante de graisse abdominale et viscérale. Cette étude souligne la nécessité de poursuivre les recherches pour approfondir notre compréhension et notre soutien des transformations physiologiques de la femme.
Aline Criton, Directrice Médicale chez Withings

Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes

L’étude, menée sur des femmes âgées de 45 à 60 ans, met en évidence une dégradation généralisée :

Un sommeil complètement fragmenté : C’est l’un des impacts les plus spectaculaires. Les femmes se réveillent en moyenne 3 à 4 fois par nuit, soit une augmentation de 33 % des réveils nocturnes. Plus inquiétant encore, le risque d’apnée du sommeil, un trouble respiratoire potentiellement grave, explose de +374 %.

Des risques cardiovasculaires accrus : La perte de la protection hormonale met le cœur à rude épreuve. Le risque de troubles du rythme cardiaque, comme la fibrillation auriculaire, bondit de +293 %. La pression artérielle augmente également de manière significative.

Une prise de poids ciblée et dangereuse : La ménopause entraîne une augmentation de 43,4 % de la graisse abdominale et viscérale. C’est cette graisse, logée autour des organes, qui est la plus nocive pour la santé cardiovasculaire et métabolique.

Le paradoxe de l’activité physique

Alors que l’ensemble de ces dérèglements pourraient être en partie compensés par un mode de vie sain, l’étude révèle une tendance inverse et préoccupante. L’activité physique des femmes chute en moyenne de 12,5 % durant cette même période critique, les rendant encore plus vulnérables.

Ces conclusions, basées sur des données mondiales incluant un échantillon significatif de 14 001 femmes en Belgique, sont donc directement pertinentes pour notre pays. Elles brisent le tabou d’une ménopause réduite aux bouffées de chaleur et soulignent un enjeu de santé publique majeur. Pour les femmes approchant de la cinquantaine, le message est clair : une surveillance accrue du sommeil, de la tension et du poids, combinée au maintien d’une activité physique régulière, est plus que jamais essentielle pour traverser cette transition en protégeant leur santé sur le long terme.

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