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Pannes informatiques dans les hôpitaux: à Charleroi, une journée d'inactivité ferait perdre 2 millions d'euros à l'établissement

De plus en plus de services hospitaliers sont complètement informatisés. Cela permet une prise en charge rapide du patient et un partage d'informations, mais en contrepartie en cas de panne informatique, c'est donc la paralysie. Une journée de perdue représente par exemple 2 millions d'euros de pertes au Grand Hôpital de Charleroi. La sécurité des systèmes informatiques est donc renforcée au maximum.

Octobre 2021, la clinique Saint-Luc à Bouges est victime d'une attaque informatique. Toutes les consultations sont annulées. Angie, employée administrative, s'en souvient. Elle avait été mise en chômage économique durant 2 jours. "Si on ne sait pas lire une carte d'identité, c'est déjà problématique, puisque depuis le 1er janvier, le remboursement Inami exige la lecture de la puce de carte d'identité", explique-t-elle. "Puis on est en lien direct avec les mutuels aussi, et on a les agendas des médecins."

Depuis, l'hôpital a renforcé la sécurité. "On se protège avec des antivirus, on se protège avec des systèmes de sécurité externe, interne", affirme Philippe De Rosen, directeur du département informatique de la clinique Saint-Luc de Bouge. "On se protège également avec des backups et des solutions très résilientes, capables de redémarrer le plus rapidement possible."

Le nouveau site du grand hôpital de Charleroi compte 40 000 points de connexion informatique. En cas de panne, la situation serait compliquée. Exemple dans un service de soins palliatifs. "Nous avons le système d'envoi TéléTube", montre Christelle Nachtergael, infirmière en chef. "Si on ne sait plus l'envoyer, pas de prélèvement envoyé au labo. Nous avons aussi le système d'alerte patient. Quand un patient sonne en chambre, ça s'active. Donc là, il faudrait à chaque fois aller dans le couloir. Ainsi que la téléphonie: tous nos decks tomberaient en panne aussi, puisqu'ils sont tous reliés, donc plus de moyens de communication."

Des solutions de secours existent pour les dossiers des patients. Les données sauvegardées sont copiées tous les quarts d'heure. "Nous avons toujours un ordinateur qui est relié avec un dossier patient secours, sur lequel on peut retrouver toutes les fiches de traitement de nos patients sous format PDF", poursuit Christelle Nachtergael. "Et donc, ça nous permet d'aller à l'essentiel du soin et de pouvoir administrer notre traitement."

Des pertes considérables

Au sein de cet hôpital, 2 millions de gigabytes de données  sont sauvegardées. Les dossiers médicaux doivent être conservés durant au moins 30 ans. Impossible aujourd'hui de se passer de l'informatique. "On a aujourd'hui dans l'institution à peu près 3800 postes de travail, plus d'une centaine de locaux informatiques dans l'institution...", détaille Pierre Jacmin, directeur des systèmes d'information. "Ici, c'est un nouvel hôpital, donc on a investi à peu près 13 millions d'euros dans l'informatique." Un outil indispensable. Mais en cas de panne, la perte financière est importante: pour le Grand Hôpital de Charleroi, elle est estimée à 2 millions d'euros par jour d'inactivité.

 

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