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L’éclairage de nuit reprend à 50% à Genappe : pourquoi c’est une mauvaise nouvelle pour Natagora

Par RTL info avec Aurélie Henton et Alexandre D’haeseleer 
Natagora, l’organisation de protection de la nature, tire la sonnette d’alarme. La pollution lumineuse serait une menace à silencieuse pour la faune comme pour la santé humaine.

Genappe va rallumer l’éclairage de nuit à l’occasion du changement d’heure ce dimanche. Les lumières étaient éteintes en pleine nuit depuis 2022 à cause des coûts de l’énergie. À partir de cette nuit, la commune va l’adapter avec 50 % de luminosité en moins entre minuit et 6 heures grâce à des dispositifs modulables, comme l’avait fait Wavre.

Un faux sentiment d’insécurité

« On remarquait qu’on avait pas mal de sollicitations de la part des riverains, qui avaient un sentiment d’insécurité », explique Benoit Huts, l’échevin de la rénovation urbaine et de la biodiversité de Genappe (Les Engagés). Même s’il ne s’agissait que d’un sentiment, « puisque le nombre de cambriolages n’a pas augmenté durant cette période-là », explique celui qui est aussi bourgmestre faisant fonction, « comme l’éclairage public maintenant est moins énergivore, on s’est dit que pour essayer d’allier les deux thématiques, la sécurité et la préservation de l’environnement, on pouvait rétablir l’éclairage avec une modulation. »

Le merle ou le rouge-gorge ont été observés à chanter la nuit
Alexia Vandenbergh, chargée de plaidoyer nature chez Natagora

En Wallonie, il y a 600 000 points lumineux rien que sur les voiries communales. De quoi boucher le ciel de nuit, polluer. L’association Natagora plaide pour l’obscurité. « La nuit, c’est le royaume de nombreuses espèces », rappelle Alexia Vandenbergh, chargée de plaidoyer nature chez Natagora. « C‘est 30 % des vertébrés et 65 % des invertébrés qui vivent la nuit. Et la pollution lumineuse a de nombreux impacts sur leur horloge interne, sur leur mode de fonctionnement. Je pense notamment aux oiseaux. Il y a des espèces comme le merle ou le rouge-gorge qui ont été observées à chanter la nuit, ce qui n’est pas du tout normal puisque ce sont plutôt des espèces diurnes. »

Comment éclairer avec le moins d’impacts négatifs ?

Les chauves-souris y sont, elles aussi, sensibles, tout comme l’Homme. Des mesures sont conseillées, comme ne pas trop éclairer et éviter les lumières froides. « Je pense notamment à des tons chauds. Mais il faut aussi peut-être diminuer la hauteur des lampadaires, avoir un point d’éclairage qui soit très précis sur le sol., et évidemment éviter d’illuminer des espaces naturels, le ciel ou les cours d’eau », recommande Naragora. Éteindre les enseignes est un autre conseil pour éviter une des nombreuses sources de pollution lumineuse dans les villes.

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