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À Liège, des chercheurs tentent de décoder un message mystérieux écrit il y a… 5000 ans : « C’est exaltant »

Par RTL info avec Claire Carosone et Lucie Jassogne
À l’Université de Liège, des chercheurs tentent de déchiffrer la plus vieille écriture au monde. Inscrit sur des tablettes en argile il y a plus de 5000 ans, cet ensemble de signes reste à ce jour très mystérieux. Comprendre cette écriture lointaine nous permettrait de mieux connaître l’histoire d’une des premières civilisations, la civilisation élamite.

Une série de signes mystérieux, comme un code secret. Un message qui nous vient d’une civilisation lointaine a été inscrit sur des tablettes en argile il y a plus de 5 000 ans. Cette écriture, que l’archéologue François Desset tente de déchiffrer, s’appelle le proto-élamite. Elle était utilisée dès la fin du 4ème millénaire avant Jésus-Christ, dans la région de l’Élam, le sud-ouest de l’Iran actuel.

« L’écriture proto élamite et la plus ancienne écriture au monde, raconte François Desset. On est à la fin du quatrième millénaire avant Jésus-Christ, entre 3300 et 3000 avant Jésus-Christ. Cette écriture n’a pas servi à noter de la littérature, de la poésie, des faits militaires, des inscriptions réelles. C’est uniquement des opérations comptables ». « C’est comme des pense-bêtes, des listes de courses », détaille le chercheur à l’université de Liège.

Des pense-bêtes, qui restent en partie énigmatiques. Pour mener son enquête, François Desset s’appuie sur les écritures apparues juste après le proto-élamite, et en particulier sur l’élamite linéaire. Un ensemble de signes que le chercheur a déjà passé près de 15 ans à décoder. « L’idée c’est : peut-être que l’écriture élamite linéaire n’est que la descendante de la proto-élamite qui serait son ancêtre. Et donc peut-être que je peux faire des comparaisons, des analogies entre ces deux phases de l’écriture iranienne. Donc utiliser la nouvelle connaissance de l’élamite linéaire pour remonter vers les débuts de l’écriture dans le monde ».

Un travail extrêmement complexe, en collaboration avec des chercheurs experts d’autres civilisations : mésopotamienne, égyptienne… Pour eux, chaque signe déchiffré est un immense pas en avant et une opportunité de mieux connaître ces peuples plurimillénaires.

 On a un petit peu l’impression de faire revivre des gens

« Le fait de déchiffrer une écriture, ça donne accès aux gens qui ont écrit les textes, à la civilisation, raconte François Desset. Quand on peut lire ces textes et vraiment les prononcer, on a un petit peu l’impression de faire revivre des gens, de faire revivre une époque et surtout que c’est une langue qui est morte, complètement morte. Plus personne ne la parle à l’heure actuelle et donc c’est un petit peu retrouver une forme de diversité linguistique ». Et le chercheur de confier : « Forcément, quand on est historien, c’est exaltant. »

Le déchiffrage de l’écriture élamite linéaire a déjà constitué une petite révolution. Aujourd’hui, en explorant le proto-élamite, François Desset et son équipe pourraient bien élucider la plus ancienne information écrite au monde.

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