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Cursus universitaires inachevés et diplômes inventés : en Espagne, une guerre des CV falsifiés secoue la classe politique, appelée à plus de transparence après une série de scandales ayant poussé des élus de gauche comme de droite à présenter leur démission.
La controverse a débuté le 21 juillet, quand le ministre socialiste des Transports Oscar Puente a pointé des incohérences dans le curriculum vitae d’une députée du Parti populaire (PP, droite) : Noelia Núñez.
Cette élue de 33 ans, figure montante du parti conservateur, assurait être diplômée en droit, en administration publique et en philologie anglaise.
Sommée de s’expliquer face aux incohérences relevées entre les différents CV qu’elle avait mis en ligne, la députée a fini par reconnaître avoir entamé des études dans ces différentes matières… mais sans obtenir aucun des diplômes mentionnés.
« Je précise qu’il s’agit d’une erreur et qu’il n’y a eu aucune intention de ma part de tromper quiconque », s’est défendue la jeune femme en annonçant le 22 juillet sa démission de tous ses mandats.
Dans la foulée, les accusations ont fusé entre partis de droite et de gauche, engagés dans une course contre-la-montre pour dénicher des erreurs et des imprécisions dans les profils académiques de leurs rivaux politiques.
Le président régional d’Andalousie Juan Manuel Moreno (PP) a ainsi été accusé de s’être attribué à tort une licence en gestion des entreprises ; la déléguée du gouvernement à Valence, Pilar Bernabé (PSOE), une licence en communication ; et Oscar Puente, pourtant à l’origine de cette polémique, d’avoir évoqué un « master » pour un cursus de niveau inférieur.
Jeudi, le socialiste José María Ángel, responsable de la reconstruction des zones de la région de Valence affectées par les inondations du 29 octobre, a ainsi renoncé à son poste après une dénonciation anonyme l’accusant d’avoir utilisé un faux diplôme pour se faire embaucher comme fonctionnaire.
Et vendredi, le responsable des questions rurales au gouvernement régional d’Estrémadure (ouest), Ignacio Higuero (droite), a présenté sa démission après avoir assuré être titulaire d’une licence de marketing d’une université… qui ne proposait pas à l’époque ce diplôme.



















