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Le Premier ministre slovaque Robert Fico se trouve "entre la vie et la mort" après avoir été blessé par plusieurs balles mercredi dans ce pays d'Europe centrale.
Voici ce que l'on sait à ce stade sur cette attaque, qui a suscité une vague de réactions dans le monde:
Que s'est-il passé exactement?
Le dirigeant de 59 ans, revenu au pouvoir en octobre 2023, a été pris pour cible après une réunion de cabinet à Handlova, dans le centre de la Slovaquie. Les médias ont fait état de tirs en début d'après-midi, avant que la nouvelle ne soit confirmée sur sa page Facebook officielle.
"Robert Fico a été victime d'une tentative d'assassinat. Il a été touché à plusieurs reprises et son diagnostic vital est engagé", est-il écrit. Daniel Vrazda, journaliste du média slovaque Dennik N qui couvrait l'événement, dit avoir entendu quatre coups de feu avant de voir Robert Fico à terre.
Des images de télévision montrent ses gardes du corps le transporter précitamment dans une voiture, puis la police appréhender et menotter l'assaillant présumé à même le sol. Il serait un écrivain de 71 ans selon des informations de presse, mais les autorités n'ont donné aucune indication sur son identité.
Le Premier ministre a été évacué par hélicoptère jusqu'à la ville de Banska Bystrica, la chaîne publique RTVS montrant une personne sur une civière conduite à l'intérieur des l'établissement.
Vive émotion dans le pays
La présidente sortante de la Slovaquie, Zuzana Caputova, a été la première à prendre la parole, qualifiant l'agression "brutale" de son opposant politique d'"attaque contre la démocratie". Peter Pellegrini, qui doit lui succéder en juin, a également condamné "la tentative d'assassinat" de ce proche.
"Je suis horrifié de voir où peut conduire la haine envers une autre opinion politique", a-t-il écrit sur X, alors que le Premier ministre slovaque a mis fin à l'aide militaire à l'Ukraine et plaidé en faveur de pourparlers de paix avec la Russie. La session parlementaire à Bratislava a été suspendue et les mesures de sécurités renforcées dans la capitale.
Condamnations internationales
Les réactions ont afflué dans le monde pour condamner une attaque "ignoble", un "crime odieux", du président américain Joe Biden au chef d'Etat russe Vladimir Poutine qui a salué un "homme courageux et déterminé".
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, les secrétaires généraux de l'ONU et de l'Otan ont également fait part de leur "consternation". Au sein de l'UE, la cheffe de la Commission Ursula von der Leyen a jugé que "de tels actes de violence n'avaient pas leur place dans notre société et sapaient la démocratie".
En Hongrie, frontalière avec la Slovaquie, le Premier ministre Viktor Orban s'est dit "profondément choqué", disant "prier" pour son "ami" dont il partage le penchant pour Moscou. Le président français Emmanuel Macron a exprimé son "choc", tandis que le chancelier allemand Olaf Scholz s'est dit "bouleversé par ce lâche attentat".
Chez nous, le Premier ministre Alexander De Croo a aussi condamné: "Un attentat contre un chef de gouvernement européen à la veille des élections européennes n'est pas anodin (...) Notre soutien va à sa famille, à ses amis et au peuple slovaque. Dans une démocratie, le combat se mène avec des mots et non avec des balles. Cela montre à quel point la démocratie est fragile."