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A la veille de la Journée mondiale de la Femme, des militantes féministes inaugurent un centre d'assistance à l'avortement à quelques pas du Parlement à Varsovie, en Pologne, où le droit à l'IVG est l'un des plus restrictif en Europe.
Elles dévoilent la façade de leur nouveau local sous les cris et les applaudissements. En Pologne, à Varsovie, des militantes féministes ont inauguré ce vendredi un centre d'assistance à l'avortement.
Une position pour le moins symbolique, puisque l'accès à l'IVG est un sujet particulièrement délicat dans le pays. Actuellement, une femme peut avorter en Pologne uniquement si sa grossesse est le résultat d'un viol ou d'un inceste, ou si la vie ou la santé de la femme est en danger.
Le 27 octobre 2021, la Pologne a supprimé des motifs recevables pour l'avortement les "malformations grave et irréversibles du fœtus" ou la maladie incurable menaçant la vie du fœtus". Selon des informations rapportées par Amnesty Internartional, "cette décision a supprimé l’un des derniers motifs légaux permettant de recourir à l’avortement en vertu de la législation polonaise très restrictive et son entrée en vigueur a marqué une interdiction quasi totale de l’avortement dans le pays".
Le nombre de femmes polonaises ayant recours à une IVG principalement à l'étranger est estimé entre 80.000 et 100.000 par an.
"Nous sommes là"
Pour Natalia Broniarczyk, activiste de l'ONG "Abortion Dream Team", ériger un centre d'accompagnement à l'IVG en face du Parlement doit résonner. "La loi dans les pays ne change pas grâce à des compromis politiques. Elle change grâce à des avancées, parce que certaines personnes décident de continuer à repousser les limites. C'est ainsi que la loi a changé au Canada, aux États-Unis, en France ou en Allemagne. 50 ans plus tard, nous faisons exactement la même chose [en Pologne] que ces pays. Nous avons toujours une longueur d'avance sur les politiciens, de sorte qu'ils doivent nous courir après et adapter la loi à nos besoins", affirme-t-elle. "Nous sommes en face du Parlement, de la Chancellerie du Président, du bureau national du parti le plus important de Pologne, la Plateforme civique. Nous prenons possession d'une partie de la rue la plus importante de Varsovie juste pour rappeler chaque jour aux politiciens que nous sommes là, que l'avortement a lieu et que les promesses doivent être tenues."
Un accompagnement pour les femmes
Dans ce centre, une assistance pour les femmes ayant recours à l'avortement sera donc proposé. "Nous voulons que ce soit des avortements collectifs. Nous voulons que les personnes qui viennent [avorter] puissent le faire ensemble et voir le point de vue de l'autre", explique Justyna Wydrzynska, militante de l'ONG "Abortion Dream Team". "Car rien n'est meilleur pour lutter contre le sentiment de solitude et ne change ce sentiment de solitude que la présence d'une autre personne qui vit la même chose au même moment."


















