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« S’ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison. Mais la tête haute. » Voilà la phrase, fière mais résignée, que Nicolas Sarkozy a prononcée à l’annonce de son incarcération. Fière parce que c’est un combattant, résignée parce qu’il n’y a pas de moyen juridique de lui éviter ne serait qu’une nuit en prison. La clef du problème tient à cette formulation : « condamnation à cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt différé et… exécution provisoire. »
Cette décision sévère est à double tranchant, elle contient une marque de respect à l’égard de l’ancien président. Il n’a pas dû subir l’humiliation d’une arrestation à l’audience. Le tribunal lui a ainsi reconnu, une certaine bonne volonté, puisqu’il s’est toujours présenté à ses convocations, et souligne le fait qu’il remplit des garanties de représentations. Il possède une adresse fixe et ne présente pas le risque d’une fuite à l’étranger.
13 octobre
Mais si le mandat de dépôt différé est une fleur, l’exécution provisoire est un coup dur. Car elle le prive des effets suspensifs de l’appel. Sur le principe le fait d’interjeter appel remet les compteurs à zéro, jusqu’au jugement définitif. Mais là, Nicolas Sarkozy devra commencer à exécuter sa peine. Il est prévu qu’il rencontre le parquet, le 13 octobre pour établir les conditions de son incarcération dans les quatre mois qui suivent, donc le 13 février au plus tard.
L’objet sera de déterminer dans quelles prisons il sera incarcéré, probablement la Santé à Paris, et sous quel régime. Plusieurs hommes politiques sont déjà passés par là. Son ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant, ou encore Bernard Tapie, Alain Carignon, Patrick Balkany etc. Ils font partie de ce qu’on appelle les détenus vulnérables.
Un « garde du corps »
Installés dans des quartiers spécifiques en cellules individuelles standards, de 9M2, avec douche, frigo et téléphone ; ils ne se mêlent pas aux droits communs, mangent seuls et sont accompagnés par un gardien « garde du corps » pour aller au parloir, à la bibliothèque ou la salle de sport.
L’avantage c’est qu’une fois en prison vous pouvez demander à en sortir. Nicolas Sarkozy devrait faire état de son âge septante ans. Il pourrait ainsi être mis en liberté provisoire avec un contrôle quotidien au commissariat ou une surveillance électronique ; En cas de condamnation définitive il pourrait en dernier recours, solliciter à son successeur, une grâce présidentielle, peu probable mais pas impossible. En résumé il ira bien en prison, mais il n’est pas dit qu’il y reste.


















