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Tout commence début 2022 dans la banlieue de Tours. Deux collégiens se radicalisent rapidement à cause d’images et de textes vus sur internet. Ils ont 13 et 14 ans. Le premier est fragilisé par des problèmes médicaux, le second par des tensions familiales. L’un est d’origine algérienne et l’autre est issu d’une famille de réfugiés tchétchènes. Le troisième mineur, âgé de 15 ans, venu d’Ingouchie en Russie, vivait dans la banlieue nantaise.
Il est entré en contact avec ses futurs coprévenus selon une procédure classique : TikTok puis basculement sur Telegram. Les trois ados s’échangent des vidéos islamistes. Des scènes de décapitation et même un procédé pour fabriquer des ceintures explosives. Ils ont plusieurs projets comme commettre des attentats et même créer une sorte de centre de formation au terrorisme.
Passant de nombreuses heures sur les réseaux sociaux ils finissent par entrer en contact avec d’autres jeunes installés en Belgique. L’un d’entre eux, âgé de 16 ans, qu’ils surnomment « al Baljiki », le Belge, suggère une cible en février 2023 : l’ambassade israélienne à Bruxelles. Leur plan : faire exploser un camion piégé à l’entrée de l’ambassade, attaquer le bâtiment avec des fusils d’assaut et des armes de poing et fuir ensuite vers le Caucase. « Faut pas oublier que notre but c’est de les terroriser, faut qu’il y ait le plus de sang possible », écrit l’un des garçons sur une messagerie.
Mais ils ne sont pas discrets et se vantent de leurs projets à des camarades de collège. Ils sont repérés par l’éducation nationale, qui les signale à la préfecture qui, elle, saisit les services de renseignement. L’étau se resserre, ils sont l’objet de visites domiciliaires par la police et en juin 2023, une enquête préliminaire est ouverte par le Parquet national antiterroriste.
La collaboration avec la justice belge est efficace. Leur complice bruxellois est arrêté et placé en centre fermé. Il va livrer des éléments qui permettront de compléter le dossier des trois suspects français. Ils seront cueillis par la police en août et en septembre, un peu avant la rentrée scolaire pour éviter d’éventuels troubles au sein de leurs établissements.
Comme ils étaient mineurs au moment des faits, leur procès se déroulera à huis clos. Il portera sur la responsabilité des uns et des autres dans le projet terroriste et les raisons de leur engagement. La défense fera état de leur jeunesse et de leur vulnérabilité, ainsi que de l’influence qu’a exercée sur eux une grande sœur majeure, radicalisée et jugée de con côté. Mais quelles que soient les circonstances atténuantes, ils ont peu de chance d’échapper à la prison ferme.


















