Accueil Guerre en Ukraine

Les services secrets ukrainiens ont trouvé une nouvelle manière de faire très mal à Vladimir Poutine… et son portefeuille

Par Christophe Giltay
En Méditerranée, la quasi-disparition de la marine militaire russe expose la « flotte fantôme », qui sert à Moscou pour contourner les sanctions occidentales et continuer d’exporter son pétrole, aux attaques et aux actes de sabotage.

Il y a dans l’hymne national Russe, une petite phrase lourde de sens. Elle glorifie la beauté de la Russie et dit notamment : « Des mers du sud aux contrées polaires, s’épanouissent nos forêts et nos champs ».

En Europe, quand on regarde la Russie on évoque souvent l’immense et froide Sibérie, et beaucoup moins les mers du sud, soit pour les Russes, la mer Noire et la Méditerranée. Pour comprendre l’enjeu il faut remonter au règne de Pierre le grand qui en 1695 a déclenché une guerre contre l’Empire Ottoman pour obtenir le contrôle de la Crimée (déjà) et de la mer d’Azov.

C’est de cette époque que date la marine de guerre russe, dont la base principale est toujours située en Crimée, à Sébastopol. La poussée vers le sud n’a jamais cessé quel que soit le pouvoir. Dans la seconde moitié du 20ème siècle, les Soviétiques, alliés au président Assad, ont établi un port militaire en Syrie à Tartous.

Depuis le début de la guerre contre l’Ukraine en 2022, la Russie, frappée de sanctions économiques, a réorienté ses exportations de pétrole et de gaz vers le sud et l’Asie. Une flotte de pétrolier, de méthaniers et de cargos dit fantômes sillonne la Méditerranée. Jusqu’à un passé récent, ces navires étaient sous la protection de frégates russes basée à Tartous. Mais la chute du régime syrien en décembre 2024 a changé la donne.

Officiellement la Russie n’a pas été chassée de ses bases syriennes. Pourtant, la dernière frégate sur place est depuis plusieurs semaines au mouillage devant Tartous, sans y entrer, ce qui confirmerait que la base n’est plus utilisée. D’autres navires de guerre ont quitté la zone par Gibraltar pour rejoindre leurs ports d’attache en mer Baltique.

La présence Russe en Méditerranée ne se limiterait plus qu’à quatre bâtiments dont le Leonov, un navire espion, repéré par la Royal Navy, et un pétrolier ravitailleur en panne dans un port algérien. Résultat la flotte fantôme est devenue particulièrement vulnérable et les services secrets Ukrainiens l’ont compris.

Dans la nuit du 23 au 24 décembre, le cargo russe Ursa Major, a coulé à la suite de plusieurs explosions. Depuis, trois tankers ont été sévèrement endommagés par des attentats au large de ports méditerranéens. En Turquie, en Libye et en Italie. Ça fait mal à Poutine, car la flotte fantôme est indispensable à l’économie russe, et au transport d’armements vers les alliés de la Russie, en Afrique.

La guerre entre Moscou et Kiev n’est pas encore une guerre mondiale, heureusement, mais elle s’étend désormais, des contrées polaires… aux mers du sud.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus