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L'interpellation en plein cours d'un collégien soupçonné de harcèlement à l'encontre d'une lycéenne transgenre à Alfortville (Val-de-Marne) s'est faite "en conformité", a assuré mercredi Olivier Véran, qui a dit vouloir envoyer ainsi des "messages très forts" aux harceleurs.
"Ca a été fait en conformité avec l'accord du parquet" et de "l'équipe éducative", a déclaré le porte-parole du gouvernement. "C'est comme ça qu'on s'en sortira face au fléau du harcèlement, c'est comme ça qu'on protégera aussi nos enfants, en envoyant ces messages très forts", a-t-il insisté à l'issue du Conseil des ministres.
"Sur le fond, combien de fois ces derniers mois avons-nous eu à pleurer, à la suite de la mort tragique d'un enfant qui s'est donné la mort parce qu'il était harcelé? ", a-t-il souligné.
"Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal a eu des mots très forts encore suite au décès tragique du jeune Nicolas (à Poissy, ndlr). Et il a souhaité qu'il y ait un électrochoc dans l'ensemble du monde qui entoure les enfants, notamment le monde éducatif, pour que nous puissions lutter avec le plus d'efficacité, le plus de force possible contre le harcèlement", a-t-il rappelé.
Une source policière a également indiqué à l’AFP que les policiers étaient "intervenus avec l’accord du parquet et de l’équipe éducative", et que l'interpellation avait "été effectuée au regard de la nature des menaces extrêmement graves qui nécessitaient une interpellation urgente".
L'élève harcelée aurait été menacée avec des propos tels qu'"on va t'égorger" et "j'ai une haine envers ta race, casse-toi, va mourir, suicide-toi sale PD, travelo", selon cette source.
L'arrestation en plein cours du collégien de 14 ans suscitait la polémique mercredi au sein de la communauté éducative, certains soulignant la nécessité d'un "électrochoc" sur le harcèlement, d'autres jugeant "anormal" cette arrestation en classe.
Pour le SNPDEN-Unsa, principal syndicat des chefs d’établissements, "peut-être que la police a voulu faire un exemple un peu spectaculaire", et "personne ne commet de faute, ni la principale, ni la police" car "la police a le droit d’intervenir en classe".
Mais "il est fort probable que le climat ambiant autour des questions de harcèlement ait généré une forme de sur-réaction", a ajouté Didier Georges, membre de l’exécutif de ce syndicat. "Ce n'est pas comme ça qu'on recommande d'intervenir", a-t-il expliqué à l'AFP. "Le bon sens imposerait que ces interventions, quand bien même elles soient totalement justifiées, ne se fassent pas dans une classe".
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