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« Que toutes les âmes ici réunies reposent en paix, car jamais nous ne laisserons le pire advenir à nouveau ». L’épitaphe gravée dans le parc du Mémorial pour la paix à Hiroshima trouve un nouvel écho, alors que la Croix-Rouge internationale et du Japon relancent, ce mardi, un appel à l’élimination des armes nucléaires, à l’occasion du 80e anniversaire des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki.

« Il y a deux ans, en mai 2023, en amont du Sommet du G7 qui se tenait cette année-là à Hiroshima, nous avions publié une déclaration commune dans laquelle nous appelions la communauté internationale à éliminer les armes nucléaires », rappellent Atsushi Seike, président de la Croix-Rouge du Japon, et Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

« Mais au lieu de voir les États s’engager plus avant en faveur du désarmement nucléaire, nous assistons au contraire à un retour en force de la rhétorique nucléaire dans les postures et doctrines militaires, ainsi qu’à un renouvellement et une augmentation des arsenaux nucléaires », s’inquiètent-ils dans une déclaration commune.

Les deux responsables exhortent, dès lors, tous les États à ne jamais employer ni menacer d’employer des armes nucléaires, et à prendre des mesures pour prévenir tout risque de déclenchement, qu’il soit volontaire ou accidentel. Ils les appellent également à ne plus considérer ces armes comme un pilier de leur sécurité nationale, et à œuvrer activement à leur élimination complète, en adhérant au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires ou par d’autres voies appropriées.

Il y a 80 ans, les 6 et 9 août 1945, deux bombes atomiques réduisaient en cendres les villes d’Hiroshima et de Nagasaki, causant la mort de dizaines de milliers de personnes en quelques secondes. Aujourd’hui, les registres officiels dénombrent plus de 540.000 victimes, un nombre qui continue d’augmenter au fil des décès liés aux effets à long terme des radiations.
Les Hibakusha, survivants de ces attaques, en portent encore les séquelles, tant physiques que psychologiques. Nombre d’entre eux sont toujours suivis dans les hôpitaux de la Société nationale de la Croix-Rouge.
En dépit de ce sombre constat, l’espoir demeure. Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires réunit aujourd’hui 73 États parties, et 25 autres ont apposé leur signature (en voie d’une potentielle ratification).



















