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Pourquoi est-ce si compliqué pour l’aide humanitaire d’entrer à Gaza ? Deux millions de personnes sont toujours menacés par la famine

Par RTL info avec Claire Carosone et Pascal Noriega
L’aide humanitaire entre toujours au compte-gouttes à Gaza, ce qui pousse certains pays dont la Belgique à larguer des colis par les airs. Selon les Nations Unies, 116.000 tonnes de nourriture attendent à la frontière du territoire. Qui gère l’entrée de l’aide, sa distribution et pourquoi ces blocages ?

D’un côté de la frontière de Gaza, des centaines de camions chargés de vivres et de matériel médical. De l’autre, une population en manque cruelle de nourriture et de soins : depuis deux semaines, les livraisons d’aide humanitaire ont repris à un rythme légèrement plus soutenu, mais encore largement insuffisant.

«Il faut savoir qu’avant le 7 octobre 2023, en général, pour nourrir la population de Gaza, on avait besoin d’entre 500 et 600 camions par jour. Ce qui rentre maintenant, c’est en général moins de 100 camions. Donc déjà, dans une situation normale, ce ne serait pas assez. Et bien sûr que ce n’est pas assez après des mois et des mois que les gens ont faim avec un tel taux de malnutrition qu’on voit dans leur population», précise Caroline Willemen, coordinatrice de projet MSF à Gaza.

Selon les derniers chiffres publiés par l’ONU la semaine passée, 116.000 tonnes de nourriture seraient en attente à la frontière. L’ONU, mais aussi les grandes organisations humanitaires présentes sur place, dénoncent l’organisation mise en place par Israël : des livraisons au compte-gouttes qui entraînent des scènes de chaos.

Autre problème depuis fin mai, le système humanitaire chapeauté par les Nations Unies s’est vu restreindre par l’État hébreu au profit d’un nouvel acteur : la Fondation humanitaire pour Gaza, une organisation privée, gérée en partie par les États-Unis et Israël.

L’un des principes clés de l’aide humanitaire, c’est que l’aide humanitaire, c’est de pouvoir donner d’une façon neutre et donc c’est très clair qu’une des parties du conflit, dans ce cas-ci Israël avec le support des États-Unis, ne peut pas du tout être une entité qui prend en charge l’aide humanitaire», précise Caroline Willemen.

Un manque d’indépendance, mais aussi un bilan délétère sur le terrain. Selon l’ONU, plus de 1.300 civils auraient été tués lors de distributions menées par la Fondation. En attendant, la situation à Gaza reste désastreuse, avec plus de 2 millions de personnes menacées par la famine, selon les Nations Unies.

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