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Aucun doute, les leaders iraniens sont autant de cibles. Au moins une vingtaine de cadres militaires, parmi lesquels des proches du Guide suprême Ali Khamenei, comme le chef des Gardiens de la Révolution, le général Hossein Salami, ont déjà été éliminés par l’État hébreu.
Le successeur de l’Ayatollah Khomeini est maintenant dans le viseur d’Israël, et ses services font tout pour le protéger. Il a quitté sa résidence du nord de Téhéran et serait caché dans un endroit secret, a priori inaccessible aux missiles israéliens. Il y a un précédent : l’assassinat par Israël, en septembre 2024, du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah. Depuis, les leaders iraniens savent qu’aucune immunité ne les protège…
Pourtant, à part quelques exceptions, comme Kadhafi en 2011, les chefs d’État sont rarement visés en personne. On préfère les capturer et les juger, comme Saddam Hussein ou les dignitaires nazis après la Seconde Guerre mondiale, quitte à les pendre ensuite. L’une des raisons est tout simplement pragmatique : il faut bien quelqu’un avec qui signer un cessez-le-feu ou un armistice.
C’est pourquoi, par exemple, les Alliés n’ont arrêté le successeur d’Hitler, l’amiral Dönitz, que le 23 mai 1945, soit quinze jours après la reddition allemande.
Au final, les Israéliens ont-ils intérêt à tuer le Guide suprême ainsi que le président de la République, Massoud Pezechkian, ou le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf ? Ce n’est pas si sûr.
S’ils ont, pour des raisons stratégiques, éliminé l’état-major de la force aérienne, réuni dans un lieu connu du Mossad, ils n’ont pas forcément intérêt à décapiter le leadership politique. Certes, il existe en Iran une opposition au régime, notamment un fort mouvement pour la libération des femmes ; certes, il subsiste des partisans du Shah qui rêvent d’une restauration. Mais rien ne dit que la mort de Khamenei précipiterait les Iraniens dans les rues.
D’abord, on lui trouverait rapidement un successeur. Et puis, les Perses sont un grand peuple, avec de puissants ressorts nationalistes, voire patriotiques. Ainsi, en 1980, pendant la guerre Iran-Irak, les mollahs avaient sorti de leurs prisons les pilotes du Shah, qui s’étaient remis aux commandes de leurs avions au service de leur pays. Israël peut affaiblir le régime – c’est déjà fait –, mais le renverser, c’est une autre histoire.


















