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À l’approche du 21 juillet, date symbolique pour le gouvernement fédéral qui espère conclure un large accord estival, un dossier sensible revient sur le devant de la scène : celui de la réforme des zones de police à Bruxelles. Ce jeudi matin, le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin annonçait fièrement un accord pour fusionner les six zones actuelles en une seule entité. Mais dans la soirée, les Engagés rejetaient cette avancée, estimant que rien n’est encore acté.
« La fusion est actée », a déclaré Bernard Quintin lors de son intervention. « Vous aviez à Bruxelles six zones de police qui pouvaient avoir et qui avaient régulièrement des priorités différentes. On met fin à cette anomalie avec une unité de commandement et en renforçant, et c’est très important, c’est même la base de ce projet, en renforçant et la capacité d’intervention et la police de proximité. »
Le ministre a également annoncé un budget de 55 millions d’euros sur cinq ans pour soutenir cette transition. Selon lui, l’ensemble du Conseil des ministres aurait donné son aval à cette fusion, censée améliorer la cohérence et l’efficacité policières à Bruxelles.
Des partenaires politiques divisés
Mais à peine quelques heures plus tard, Christophe De Beuckelaer, président des Engagés à Bruxelles, remettait en cause cette version : « Il faut le dire clairement, il n’y a pas encore d’accord du Kern sur la fusion des zones de police. La norme KUL qui détermine la capacité policière nécessaire à chaque commune doit encore être discutée et est indissociable de l’accord de fusion. »
Une contestation qui montre que le dossier est loin de faire consensus, y compris au sein de la majorité gouvernementale. Les Engagés prévoient d’en rediscuter lors du Kern de dimanche.
Des critiques sur le financement et le calendrier
Le projet suscite aussi des réserves du côté des bourgmestres bruxellois. Jean Spinette, bourgmestre de Saint-Gilles, dénonce un calendrier imposé et un manque flagrant de moyens : « Il y a deux ou trois zones qui comptent faire des fusions volontaires prochainement. Mais eux disent qu’il faut trois à cinq ans et nous, on veut nous faire faire ça sur le bord d’un coin de table du Kern parce que l’Arizona a besoin d’exister alors qu’elle ferait bien de s’occuper des situations budgétaires. […] Nos zones de police ont besoin au minimum de 420 millions plus les 130 millions de financements du surendettement et on nous donne une enveloppe de 50 millions et on doit dire merci. »
L’idée d’un collège de bourgmestres accompagné d’un chef de corps pour superviser les 6.500 policiers bruxellois est évoquée. Mais de nombreuses questions restent en suspens, notamment celle des compétences locales.
Boris Diliès, bourgmestre d’Uccle, exprime ses doutes : « Je n’ai pas l’ambition ni le souhait demain de me prononcer sur la manière de gérer la police à Berchem ou Anderlecht. Moi je suis bourgmestre d’Uccle, je crois savoir ce qu’il convient de faire à Uccle mais là aussi qui fera quoi et sur quelle base. Donc j’ai aussi des interrogations sur le fait que je ne souhaiterais pas qu’on habille Pierre en déshabillant Paul. »
L’objectif affiché reste la mise en place d’une zone de police unique à Bruxelles d’ici 2027.















