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Des images filmées par des détenus au cœur de la prison de Haren. Certains y montrent leur quotidien, d’autres se filment dans des situations inhabituelles, comme ici déambulant sur les toits du bâtiment. Inaugurée en 2022, elle a été conçue comme un village pénitentiaire avec plusieurs sections fonctionnelles. Marc y a travaillé pendant un an avant de changer d’établissement pour des raisons personnelles, mais aussi suite à des problèmes d’organisation interne.
« C’est un régime de détention qui est un peu différent d’une prison conventionnelle, explique Marc Elia, agent pénitentiaire, délégué Sypol EPI. L’organisation pénitentiaire n’est pas optimale pour l’instant, mais c’est vraiment le cadre qui n’est pas assez fourni. La prison de Haren, c’est quand même un très bel outil, mais on ne peut pas faire fonctionner cette prison avec le nombre d’agents qu’on a actuellement ».
Il y a 800 équivalents temps plein qui travaillent au sein de la prison. Il en manque au moins 100 pour avoir un cadre complet. Certains agents commencent même à exercer avant d’avoir une formation. « Des agents qui rentrent en contractuel commencent à travailler avant de passer au centre de formation, raconte Marc Elia. On fait en sorte que ce régime de détention soit exécuté, on fait en sorte que tout se déroule comme il faut, mais au bout d’un moment, si on tire sur la corde, la corde casse et on ne peut plus avancer ».
Il manque de personnel et de formation, ce qui a un impact sur la sécurité à l’intérieur des murs de l’établissement, pour les agents, mais aussi pour les détenus.
« C’est un va-et-vient de nouveaux agents au sein de l’établissement de Haren. En 60 jours, on a eu 14 démissions d’agents, raconte Grégory Wallez, secrétaire fédéral CGSP – Justice. On n’a pas de culture de travail qui s’installe à long terme. C’est toujours des nouveaux agents qu’il faut former sur le terrain. Ce n’est pas une formation qui est adéquate non plus. Pour nous, ce n’est pas une réelle formation. Forcément, c’est inévitable, il y a des couacs tous les jours. Les agents, à un moment donné, on peut comprendre leur réaction ».
Pour les syndicats, il est temps de se mettre autour d’une table, afin de réfléchir et de repenser, notamment, le modèle de fonctionnement de la prison de Haren.


















