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262 sons de cloche pour les 262 mineurs qui ont perdu la vie au Bois du Cazier. Le 8 août 1956, un incendie se déclenche dans les entrailles de la mine et piège les ouvriers. Parmi la longue liste de victimes, un nom nouveau résonne dans l’assemblée. Un Allemand prisonnier de guerre vient d’être identifié, 69 ans plus tard. « Toute une procédure à l’époque qui n’avait pas pu être accomplie, donc retrouver un nom, une victime, et pouvoir venir mettre, déposer des fleurs et se dire que son défunt n’est pas inconnu, mais qu’il a un nom, il n’y a rien de plus terrible, tout le monde a droit à un nom, de son vivant comme dans sa mort », Colette Ista, directrice du site du Bois du Cazier.
Au total, 12 nationalités, des Belges évidemment, mais aussi des Algériens, des Grecs, des Polonais, la majorité des victimes sont des Italiens. Urbano est l’un des derniers mineurs encore en vie à avoir travaillé au Bois du Cazier. « Je suis arrivé ici en 1954, parce que moi, ou je faisais le service militaire, ou je venais travailler ici le charbonnage pour ne pas être un soldat. J’ai choisi le charbonnage », raconte l’ancien mineur. Mais le hasard de la vie fait de lui un miraculé, son mariage tombe le jour de la catastrophe.
D’autres, comme lui, évitent ainsi le pire. « Mon père devait venir travailler au Bois du Cazier avec son vélo, et sur le chemin, son pneu a crevé. Mon papa devait avoir 24 ans, et voilà, donc il a pu échapper à la catastrophe de Marcinelle, d’après son histoire. Et depuis lors, il n’a jamais voulu venir ici », confie Mario.
Il y a eu un avant et un après
Couvert par la presse internationale, le drame du Bois du Cazier fut à l’origine d’une prise de conscience de la condition des mineurs. « Il y a eu un avant et un après, il faut savoir qu’en Belgique, les charbonnages étaient particulièrement anciens, et donc on essayait de les exploiter au maximum, donc les conditions de travail étaient vraiment mauvaises », souligne Thierry Bodson, président de la FGTB.
Ce vendredi matin, comme chaque année, un hommage est rendu à ceux qui sont venus ici en espérant trouver une vie meilleure, et qui, malgré eux, ont écrit l’une des pires pages de l’histoire de notre pays.


















