Partager:
Sur un lieu de dépôt clandestin à Jumet bien connu des équipes de terrain, l’auteur est déjà identifié. Alors qu’ils fouillent un des sacs de déchets pour trouver de nouvelles preuves, les agents sont stupéfaits de découvrir l’avis de prévention qu’ils ont eux-mêmes donné aux contrevenants, il y a quelques jours. « On voit que le courrier d’information a carrément été déchiré et mis dans un sac-poubelle et que ça n’a pas été respecté », dit un agent constatateur. « Et on trouve également une preuve de la personne concernée. Donc là on sait qui elle est, donc on va aller voir la personne. »

Malgré plusieurs avertissements, le contrevenant n’a pas changé ses habitudes. Cette fois, les agents-constatateurs vont sanctionner. « Ce que vous allez recevoir prochainement c’est un courrier avec un procès-verbal qui vous informe de l’infraction », explique l’agent au contrevenant. « Vous avez confirmé que ce sont bien vos sacs. Vous allez maintenant recevoir un procès-verbal qui informera également le fonctionnaire-sanctionnateur et le tribunal concernant cette infraction en environnement. »

Durant l’opération, l’équipe est interpellée par Bernard, un riverain qui n’en peut plus des dépôts sauvages dans son quartier. « Dimanche, il y avait un lit », soupire-t-il. « Je fais des photos tous les jours. Il y a un lit, après il disparaît. Puis ce sont des meubles, après ce sont des sacs noirs. Il y a tous les jours quelque chose. C’est la répétition… »
Parmi les preuves utilisées, il y a des images filmées par des caméras mises en place dans le cadre de la lutte contre les dépôts clandestins.

Des éléments que les contrevenants peuvent difficilement contester. « Le fait d’avoir les images caméras, ça nous permet vraiment de documenter les dossiers et de mieux comprendre les phénomènes », explique Eric Goffart, échevin de la propreté à Charleroi. « Souvent derrière un problème de malpropreté, on découvre un problème de logement, un problème d’insalubrité plus large, des problèmes parfois familiaux, des problèmes de drogue… Le fait de pouvoir avoir accès aux ménages et au vécu des ménages au cœur des quartiers, ça nous permet, en activant les services sociaux et les services de police, de trouver des solutions. »
À Charleroi, l’amende minimale pour un dépôt clandestin est de 250 euros, sans compter les frais d’enlèvement et de traitement de déchets.


















