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Elle le surnomme son petit paradis. Chaque jour, Chantal, 72 ans, cueille les groseilles de son jardin. Mais pour combien de temps encore ? Sous ses pieds, d’immenses galeries souterraines menacent de s’effondrer à tout moment.
« Je ne peux plus creuser dans le sol et je ne peux plus agrandir ou faire quelque chose à l’extérieur », raconte-t-elle.
Cette habitante vit en zone jaune. Sa maison n’est pas directement menacée, mais les voisins d’en face n’ont pas cette chance. Demain, ils recevront un arrêté d’expulsion et auront quinze jours pour partir.
« C’est une couillonnade ça monsieur. Une bêtise ! », lance Alberte, 88 ans. « Ces gens qui ont vécu les trois quarts de leur vie là. Qu’on les laisse choisir, s’ils veulent déménager ou non, mais qu’on ne les mette pas à la porte ! », ajoute-t-elle.
Cet après-midi, les habitants de la zone rouge avaient rendez-vous avec le bourgmestre pour une ultime réunion.
« Je perds tout. 90.000 euros, et apparemment, il n’y aura pas d’assurances », nous dit Carine, propriétaire depuis deux mois seulement. « J’essaie de ne pas pleurer », confie-t-elle.
Mais l’entretien ne donnera rien. Le verdict est implacable pour tous les habitants.
« Je vais être mis à la porte dans quinze jours », raconte André, 85 ans. « À plus de 80 ans, tout emballer, chercher une maison… », soupire-t-il.
La commune interpellera les ministres compétents dans les prochains jours et déposera un dossier au Fond des calamités dans l’espoir d’obtenir des dédommagements.
