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Mykola et son fils de 15 ans ont fui la guerre en Ukraine et les bombardements d’Odessa. Ils sont arrivés en Belgique il y a deux ans et vivent actuellement dans un abri temporaire.« On est très reconnaissant de l’accueil reçu », dit le père. « Reconnaissant aussi de l’hôte qui nous reçoit. D’avoir pu trouver un logement. Ce n’est pas encore le cas pour beaucoup d’Ukrainiens qui sont sans abri. »
Depuis le mois de mars dernier, la Région wallonne a fermé tous les centres d’accueil pour ces réfugiés ukrainiens. Ils sont obligés de vivre sans argent dans les bois ou, comme Mykola et son fils durant une semaine, en gare de Liège à même le sol. « On s’est débrouillés comme on pouvait », dit le père. « On a trouvé un peu de solidarité auprès d’autres Ukrainiens. Même si certains, sans solution, ont dû rentrer au pays. »
L’urgence physique et psychologique continue de marquer ces réfugiés Depuis le début de la guerre, Valéry, un Liégeois d’origine ukrainienne, s’occupe de l’accueil de ses compatriotes. « Quand je les ai revus, parce que je les ai connus dans un des centres où je travaillais avant, et je ne les ai pas reconnus », soupire-t-il. « Le papa a perdu 20 kilos. et le fils ne parle presque plus. La rue a eu des conséquences assez néfastes. »
Seuls réconforts, un morceau de pain et une tasse de café partagé au resto du cœur. Deux fois par semaine, ils viennent y chercher des colis alimentaires. L’occasion aussi de croiser d’autres destins marqués par la guerre. « J’aimerais rentrer en Ukraine quand la guerre sera terminée », dit Svitlana, 85 ans. « Je l’espère le plus rapidement possible. »
Protéger son fils
Mykola aimerait trouver un travail pour assurer la scolarité de son fils en Belgique. Pas question de retourner dans un pays en guerre. « La situation à Odessa reste difficile », dit-il. « Les attaques de drones et les obus sont quotidiens. Les gens continuent de risquer leur vie là-bas. En tant que père, je ne veux pas risquer celle de mon fils. Je me sens mieux à la rue ici qu’en temps de guerre là-bas. »
Au total, 2650 Ukrainiens sans-abri doivent retrouver un toit en Wallonie. Un peu de dignité en attendant que la paix leur rende enfin un véritable foyer.


















