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Les enseignants francophones entament ce lundi une semaine d’actions tournantes pour dénoncer les réformes du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Mécontent des réformes engagées par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le front commun syndical du secteur de l'enseignement programme dès lundi une semaine d'actions tournantes qui devraient perturber le bon fonctionnement des écoles.
L’école est toujours en colère et la mobilisation ne faiblit pas : voilà le mot d’ordre des milliers d’enseignants venus des quatre coins de la province de Liège, qui ont défilé dans les rues de la Cité ardente ce matin. Ils étaient environ 4.500 selon la police et, durant près de trois heures, ils se sont fait entendre : banderoles, porte-voix, sifflets à la bouche, rouges, bleus, verts, en front commun syndical.
Les enseignants ont voulu mettre en avant notamment les inégalités scolaires qui se creusent, mais aussi les conditions d’apprentissage qui se dégradent. Ils déploraient aussi la pénurie d’enseignants ne cesse de s’accentuer.
La manifestation s’est terminée au pied des 374 marches des célèbres escaliers de Bueren, tout un symbole pour le corps enseignant. Ces marches incarnent à la fois la pénibilité du métier, mais aussi les difficultés croissantes pour atteindre une carrière complète, et donc espérer une pension digne à un âge décent.
Nous sommes nombreux, et nous sommes présents, et nous sommes bruyants pour dire non
On estime en moyenne qu’un enseignant sur trois quitte son métier dans les cinq premières années. Aurélie Closon, déléguée syndicale FGTB, était présente à la manifestation : "Je pense que le mouvement ne perd pas son souffle : nous sommes nombreux, et nous sommes présents, et nous sommes bruyants pour dire non."
Des profils très différents étaient d'ailleurs mobilisés : "Vous avez des enseignants du primaire, du maternel, mais vous avez aussi des professeurs du conservatoire, des professeurs du secondaire. J’ai aussi vu des étudiants qui étaient là pour soutenir le mouvement, parce qu’eux aussi se rendent compte que leur avenir est en danger.", assure-t-elle.
À Bastogne, ce lundi, les enseigants disent "Nuts!" aux réformes de la ministre Glatigny, en écho à la célèbre réplique du général Anthony McAuliffe prononcée en décembre 1944.
Mardi, ce sera au tour des provinces de Namur, du Brabant wallon ainsi qu'à la Région Bruxelles-Capitale de passer à l'action. Une manifestation est notamment prévue devant le siège du gouvernement à Bruxelles. À Namur, les profs occuperont la Citadelle.
Enfin jeudi, un "carnaval des sacrifiés" est programmé à Mons, dans la province du Hainaut.
Les syndicats ont également décidé d'éditer une "gazette" à l'attention de la population. Tirée à plusieurs milliers d'exemplaires, celle-ci contiendra plusieurs témoignages d'enseignants partageant la réalité de leur métier.
Cette gazette sera distribuée le mercredi devant les écoles, sur les marchés et des points de passage de Wallonie et de Bruxelles.
Le front commun des enseignants s'oppose aux mesures d'économies décidées dans l'enseignement qualifiant ainsi que la réforme du statut des profs programmée par le nouveau gouvernement MR-Engagés.
Les syndicats avaient déjà organisé un premier jour de grève en novembre, suivi de deux jours de grève les 27 et 28 janvier.
Le 27 janvier, plus de 30.000 profs et élèves avaient défilé dans les rues de la capitale, signe d'une forte mobilisation du secteur.


















