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Une maman se jette du viaduc de Remouchamps avec son bébé dans les bras : « J’ai entendu l’hélicoptère », témoigne un riverain

Par RTL info avec Michael Menten
Une mère de 33 ans originaire du Luxembourg s’est jetée du viaduc de Remouchamps avec son bébé de moins d’un an, dans un geste encore inexpliqué. Le parquet de Liège évoque un homicide suivi d’un suicide.

Pour une raison qui reste à déterminer, une mère de 33 ans a volontairement sauté du viaduc de Remouchamps, situé sur l’autoroute E25 à Aywaille, avec son enfant de moins d’un an. Le parquet a été avisé. La mère est originaire du Luxembourg. Il s’agit d’un homicide suivi d’un suicide.

La maman, d’origine portugaise et domiciliée au Grand-Duché de Luxembourg a abandonné sa voiture avant d’avancer le long de cette immense passerelle située à 80 mètres de hauteur. Son nourrisson de 9 mois dans les bras. Des témoins affirment l’avoir vu se rapprocher du bord puis commettre l’irréparable.

« C’est toujours triste des histoires comme ça. Et ce n’est pas la première fois. C’était régulier. On en a eu des dizaines et des dizaines », témoigne Pierre qui habite à proximité du viaduc. « J’ai entendu l’hélicoptère et l’ambulance qui sont arrivés en même temps. C’est comme ça que j’ai su qu’il y avait eu un problème », ajoute le riverain.

Le compagnon et papa du nourrisson a, lui, été prévenu en fin de journée. On ignore pour l’instant ce qui a poussé cette jeune femme à en arriver là. Des devoirs sont en cours au Grand-Duché de Luxembourg à la demande du parquet de Liège qui, de son côté, a ouvert deux enquêtes pour suicide et infanticide.

« Les services de police ont monté deux dossiers »

« Les services de police ont monté deux dossiers, deux procès-verbaux », indique Gilles de Villers Grand Champs, le procureur de division au parquet de Liège. « Un premier procès-verbal qui concerne le suicide de madame, de la maman. Par contre, par rapport à l’enfant, il s’agit d’un homicide volontaire et donc on a monté un dossier d’infanticide au préjudice de ce bébé à charge de la maman », continue le magistrat. Le dossier, devrait être clôturé rapidement, au regard du décès de l’auteur de l’infanticide.

A ce stade, les motivations de la jeune femme sont inconnues. Elles pourraient même le rester pour longtemps. L’infanticide est un drame d’une complexité extrême, derrière lequel peuvent se cacher plusieurs schémas pathologiques. «On peut trouver des patterns dits plus psychotiques où des patientes ont des voix qui leur dictent d’agir de telle ou telle manière en fonction de telle croyance. D’autres types de patterns beaucoup plus dépressifs, mais souvent avec une composante dite mélancolique, avec une forte altération de la perception de la réalité», explique Eric Adam, chef du service de psychologie clinique au CHU de Liège.

L’hypothèse la plus semblable : une dépression postpartum

Selon cet expert psychiatre, l’hypothèse la plus semblable dans ce cas-ci serait une dépression postpartum. «Dans les formes sévères, on peut aller jusqu’à des idées de ruines, de catastrophes, l’impression que les choses vont s’écrouler, que quelque chose d’imminent et de dramatique va arriver et qui peut entraîner une espèce de fuite dans un comportement suicidaire».

Le trouble est plus fréquent qu’on ne l’imagine. Il touche 15 à 20% des femmes qui ont accouché à des degrés variables et se manifeste le plus souvent dans l’année qui suit la naissance.

L’autopsie de la jeune femme pourrait permettre d’apporter des éléments supplémentaires sur son état de santé et les circonstances du drame. 

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