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"Il y a beaucoup de consommation": une première exploitation de noisettes a vu le jour en Belgique, cette filière a-t-elle un avenir chez nous?

Considérée comme de l'or par certains producteurs, la noisette est un fruit à coque que l'on retrouve dans de nombreuses préparations chez nous. Et pourtant, elle parcourt souvent plusieurs milliers de kilomètres avant d’arriver dans nos armoires. Récemment, une exploitation s’est développée en Belgique : c’est la seule. Va-t-elle prendre de l’ampleur dans les années à venir ?

On la retrouve partout et les Belges en raffolent : chaque année, près de 10 000 tonnes de noisettes sont consommées. Au niveau des exportations, la Turquie et l’Italie sont les deux plus gros producteurs. Mais qu’en est-il de la Belgique ?

Chez nous, la première exploitation à grande échelle a vu le jour il y a quelques mois seulement. Pour la trouver, il faut se rendre dans la province de Namur, du côté de Fosses-la-Ville. En 2021, la Wallonie comptait à peine 4,5 hectares de noisetiers plantés. Aujourd’hui, à elle seule, cette entreprise cultive 150 hectares de noisettes. Mais cette filière a-t-elle un avenir chez nous ?

Pierre-Olivier Bonhomme, cultivateur de noisettes, explique : "En Belgique, on est le pays du chocolat. Dans le chocolat, le deuxième ingrédient le plus utilisé, c’est la noisette. Donc il y a beaucoup de consommation. Les pays producteurs de noisettes actuellement, la Turquie et l’Italie, voient leur production chuter à cause du changement climatique. Et ce même changement climatique rend plus favorable la culture de la noisette en Belgique".

Afin de garantir un prix compétitif, l’entreprise transforme le produit brut en produit fini, à savoir le praliné. "On a une installation de machines entièrement automatisée. Et en termes de volume, on transforme entre 200 et 300 tonnes par an", précise Benoît Genin, cultivateur.

Plusieurs chocolatiers et restaurateurs ont déjà franchi le pas et confirment que la qualité des noisettes belges est comparable à celle du marché existant. C’est le cas de Chantale Florent : "On a fait une pâte à tartiner praliné cette semaine. Sur 150 pots, il en reste à peine 20 pour ce week-end. Pour moi, travailler avec un praliné situé à 900 mètres de chez moi, c’est vraiment une fierté, parce que j’ai l’impression que c’est moi qui vais cueillir ces noisettes aussi"

Conséquence du dérèglement climatique : la noisette, comme d’autres cultures, s’installe peu à peu en Belgique. Jean-Pascal Van Ypersele, climatologue à l’UCLouvain, ajoute : "Ces dernières années, la vigne se plaisait de plus en plus chez nous. Et inversement, je pense que certaines céréales, comme le maïs par exemple, qui a besoin de beaucoup d’eau en été, vont avoir de plus en plus de mal".

À l’avenir, on pourrait donc voir d’autres cultures, jusqu’ici réservées au sud de l’Europe, se développer chez nous.

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