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Selon le gouvernement fédéral, cette mesure va permettre des économies importantes : 2 milliards dès l’année prochaine, 2,3 milliards en 2027 et même 2,5 milliards les deux années suivantes. Ça semble être une bonne nouvelle, mais il s’agit d’économies brutes. Ces exclusions du chômage vont entraîner une série de dépenses, notamment pour les CPAS. La question est : est-ce que la balance sera positive ?
« Partant d’une économie brute de 2 milliards, on arrivera à une économie qui sera bien inférieure au milliard, estime l’économiste Bruno Colmant. J’ai l’impression, sur base d’une analyse très intuitive, que l’État va gagner à peu près 750 millions d’euros par an, peut-être pas plus, parce qu’on ne connaît pas le comportement des personnes ». Et le spécialiste d’ajouter : « De manière un peu diffuse, sournoise et peut-être pas immédiate, l’ensemble de la population va devoir absorber d’une manière ou l’autre ce changement de statut des chômeurs vers un autre statut ».
La question, c’est de savoir combien de chômeurs exclus vont basculer sur l’aide sociale dans les CPAS. L’enjeu, ça va être de parvenir à remettre ces personnes sur le marché de l’emploi. Pour les économistes, c’est un pari.
« Ça coûte aux CPAS la même chose que pour le chômage, sauf que ce n’est pas le même portefeuille qui paie », observe l’économiste Jean Hindriks. « On n’a pas réussi l’enjeu, qui est de remettre les chômeurs à l’emploi, souligne-t-il. Le but, rappelez-vous, c’est de rehausser les taux d’emploi. C’est ça qui va préserver nos finances publiques. Ça va peut-être coûter de les former pour les remettre à l’emploi mais le gain à long terme, il est beaucoup plus important que ce que ça coûte à court terme pour les récupérer ».
Ça va coûter notamment aux communes qui connaîtront un afflux important dans leurs CPAS. Certaines n’auront pas le choix. Elles vont devoir augmenter leurs taxes, par exemple le précompte immobilier, et donc impacter l’ensemble de leur population.
















