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« Il y en a partout à Liège. Des mouchettes se collent aux vêtements, entrent dans les canettes… Une véritable invasion. » Nous avons reçu une multitude de messages de cet acabit ce mercredi dans la soirée. Le lendemain matin, Evelyne nous raconte son expérience : « Je suis sortie promener mon chien et il y avait des mouchettes partout. »
Elle continue : « Il y avait une véritable nuée dans l’air. C’était assez gênant, on était remplis d’insectes, j’ai dû secouer mes vêtements pour rentrer à la maison et nous avons écourté la balade. Il y en avait des milliers, peut-être plus, je ne sais pas. » Le plus surprenant : ce jeudi matin, il n’y avait « plus rien ». « J’ai appris par la suite qu’il s’agissait de fourmis et que ça arrivait parfois mais je n’avais jamais vu ça de ma vie », ajoute notre interlocutrice.
« C’est la période »
Pour mieux comprendre le phénomène, nous nous sommes adressés à François Verheggen. Il est professeur de zoologie à l’Université de Liège. Il confirme les informations d’Evelyne, il est bien question de fourmis et il rassure tout de suite : « C’est tout à fait normal ».
« Les fourmis sont en plein essaimage », dit-il. Un peu de contexte : elles ont constitué des colonies tout le printemps et l’été dans le sol, les reines qui ont fondé ces colonies ont énormément pondu. Chaque colonie atteint parfois des milliers d’individus.
« Et à cette période de l’année, parmi les jeunes qui ont vu le jour, il y a des mâles et des femelles qui portent des ailes. Ce sont les individus qui vont réaliser l’essaimage, qui vont quitter la colonie pour s’accoupler, si possible, avec d’autres individus des colonies voisines et ainsi donner des femelles fécondées qui vont se poser, perdre leurs ailes et s’installer aux futurs endroits des colonies qu’elles fabriqueront l’année suivante », ajoute encore l’expert.
Ce qu’il s’est passé hier à Liège n’a donc rien d’exceptionnel « et c’est souvent la météo qui est l’élément déclencheur », précise-t-il encore. Quant à la durée du phénomène, François Verheggen affirme que « c’est normal aussi ».
« L’essaimage, le vol pendant lequel il y a reproduction ne dure pas longtemps. Il dure une poignée d’heure. Tout a eu lieu. Ça ne veut pas dire qu’on ne verra plus d’autres fourmis voler puisqu’il y a aussi d’autres espèces qui vont réaliser leurs essaimages », explicite le spécialiste. Si cela se reproduit avec d’autres espèces, elles seront sans doute moins nombreuses conclut-il. À Liège ce mercredi il s’agissait probablement de lasius niger, petite fourmi noire des jardins, très commune chez nous.
