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Lorsque Nathalie, 52 ans, habitante de Seraing, découvre sur sa boîte vocale un message d’une employée de BNP Paribas Fortis, elle n’y accorde pas d’importance. « J’ai cru à un canular. On m’informait d’un découvert de 50 euros alors que je ne suis pas chez eux », raconte-t-elle. Mais quelques jours plus tard, un courrier lui parvient : BNP Paribas Fortis lui réclame bien 50 euros. En regardant de plus près, Nathalie reconnaît le numéro de compte… celui qu’elle détenait autrefois chez bpost banque.
Prendre congé pour fermer un compte : on va où là ? !
Son histoire remonte à deux ans. Nathalie détenait un compte chez bpost, qu’elle utilisait peu. « C’était un petit compte pour mettre un peu d’argent de côté, rien de plus », précise-t-elle.
Lorsqu’elle reçoit un courrier l’informant que bpost banque allait devenir BNP Paribas Fortis, elle découvre que les frais de gestion allaient être plus élevés qu’auparavant. « Comme je n’utilisais presque plus ce compte, je me suis dit que j’allais simplement le fermer. »
Elle tente d’abord de le faire par internet, sans succès. « Alors, je suis allée à la Poste. » Là, le guichetier refuse de clôturer son compte, raconte-t-elle, et insiste pour qu’elle prenne rendez-vous. Ce qu’elle trouve aberrant : « Ce n’est pas normal qu’on doive prendre congé pour faire fermer un compte en banque, on va où là ? ! »
Nathalie n’a pas donné suite : « Qui allait indemniser mon congé pour quelque chose que je n’avais pas demandé ? Je comprenais bien qu’on allait essayer de me faire changer d’avis et de me vendre je ne sais quel produit bancaire… »
Deux ans plus tard, la facture
Deux ans passent. Plus aucun contact, aucun courrier. Jusqu’à ce fameux appel de BNP Paribas Fortis. « Quand j’ai compris qu’ils me réclamaient 50 euros pour un compte où il ne se passait absolument rien, je suis tombée des nues. Ce n’est pas normal qu’on ne m’ait pas prévenue avant. »
Elle trouve d’autant plus injuste que la banque n’ait pas réagi plus tôt : « Après un mois, en général, une banque vous avertit si vous êtes en négatif, même de 2 euros. Là, personne ne m’a rien dit pendant deux ans ! »
Pour elle, la responsabilité incombe à la banque, qui n’a pas agi lorsqu’elle a demandé la fermeture de son compte au guichet.
Aujourd’hui, Nathalie refuse de payer les 50 euros de frais. « Qu’ils m’expliquent la gestion de quoi, puisque le compte est inactif depuis deux ans ! » s’indigne-t-elle.
Un compte peut être fermé au guichet, selon BNP Paribas Fortis
Contacté, Jeroen Petrus, porte-parole de BNP Paribas Fortis, ne souhaite pas s’exprimer sur ce cas individuel.
Il explique cependant les règles générales qui encadrent ce type de situation : « Un client qui ne souhaite pas poursuivre la relation avec BNP Paribas Fortis peut mettre fin à la relation et demander la clôture de ses comptes de paiement à tout moment. »
Selon la banque, « un compte de paiement peut être clôturé au guichet. Néanmoins, certaines situations plus complexes requièrent la prise d’un rendez-vous, par exemple lorsque le compte est lié à d’autres produits bancaires qu’on ne peut clôturer immédiatement. »
Jeroen Petrus indique que la migration des anciens clients de bpost banque vers BNP Paribas Fortis « a eu lieu pendant le week-end du 19 au 21 janvier 2024 » et que « tous les clients avaient été informés qu’ils devaient clôturer leur compte avant cette date s’ils ne souhaitaient pas qu’il soit transféré ». Malgré les contestations de la cliente et l’absence d’activité sur le compte depuis plusieurs années, Nathalie demeure tenue de s’acquitter des 50 euros réclamés, somme que la banque considère toujours comme due.



















