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« C’est vraiment intolérable et dégueulasse », s’indigne Youness, un jeune homme de 24 ans, via notre bouton orange Alertez-nous.
Récemment, cet habitué des repas vendus dans les snacks a fait une découverte étonnante. « On peut dire que j’ai eu une belle surprise. J’avais acheté un hamburger à emporter. Quand j’avais déjà mangé la moitié, j’ai vu une larve bouger », raconte cet habitant de la région de Châtelineau, dans le Hainaut. « J’étais complètement parano. Je me demandais si j’en avais mangé ou pas », poursuit-il.
À la fois surpris et dégoûté, Youness a jeté le reste de son hamburger après avoir réalisé une vidéo. « J’ai posté les images sur les réseaux sociaux. Et ma publication a vite pris de l’ampleur. La vidéo a été visionnée plus de 15.000 fois », confie le jeune homme.
Suite à cette publication, le gérant du snack l’aurait contacté. « Il m’a dit que j’avais menti. Ce qui est faux. Je ne vois pas pourquoi j’aurais mis une larve dans ma nourriture, surtout vu le prix que cela coûte aujourd’hui », assure le consommateur.
Pour Youness, cette situation est juste « inadmissible ». « Ce n’est pas une erreur, comme un cheveu dans des frites. La présence de larves comme ça, c’est un manque de travail, un manque d’hygiène », estime-t-il.
Inquiet pour sa santé, le jeune homme a rapidement contacté l’agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca). « J’ai fait les démarches en ligne pour déposer plainte ».
Pour toute question ou plainte concernant un établissement ou un produit de la chaîne alimentaire, les consommateurs peuvent s’adresser au point de contact de l’Afsca. Le formulaire en ligne est le moyen le plus efficace et rapide afin de transmettre tous les renseignements nécessaires au bon traitement d’une question ou d’une plainte. Vous pouvez aussi téléphoner au numéro gratuit 0800 13 550 ou envoyer un email à l’adresse pointdecontact@afsca.be.
Les plaintes sont transmises à nos inspecteurs
Il est important de savoir que déposer une plainte est le seul moyen de pouvoir déclencher une enquête. « Les plaintes sont transmises à nos inspecteurs, actifs sur le terrain, qui effectuent alors une inspection sur place et prennent les mesures appropriées si nécessaire », explique Aline Van Den Broeck, porte-parole de l’Afsca.
Ces contrôles sont effectués sur base de check listes avec des pondérations qui varient entre 0, 1, 3, 10. Voici quelques exemples :
- lavabos et moyen hygiénique de lavage et de séchage des mains = 10
- toilettes propres = 3
- locaux en bon état et propres = 3
- propreté des surfaces en contact avec les aliments = 10
- absence d’animaux domestiques ni de nuisibles = 10
Quelles sont les sanctions possibles ?
Les sanctions possibles suite à une inspection dépendent du taux de non-conformité qui ressort de cette check liste complétée lors du contrôle et donc de la gravité des problèmes constatés sur place. « Cela va d’un rapport favorable, à favorable avec remarques, puis un avertissement, et ensuite un PV avec amende, etc. », énumère la porte-parole. Dans les cas où la santé publique est menacée, l’Afsca peut aussi procéder à une fermeture temporaire de l’établissement.
Une fois l’enquête terminée, la personne qui a contacté l’agence fédérale reçoit un suivi de son dossier.
En 2024, le point de contact de l’Afsca a reçu et traité 5.222 plaintes (4.865 plaintes en 2023), soit une moyenne de 21 plaintes par jour ouvrable.
En 2024, presque toutes les plaintes (94 %) ont été traitées dans les 30 jours. « Dans 49 % des contrôles effectués à la suite d’une plainte de consommateur, les problèmes soulevés se sont avérés justifiés. En outre, dans 6 % de ces contrôles, d’autres infractions que celles mentionnées dans la plainte ont été constatées », détaille Aline Van Den Broeck.
Selon la porte-parole, environ un tiers (30 %) des plaintes relève de la catégorie hygiène. Il s’agit de consommateurs qui doutent de la propreté générale d’un établissement, de l’hygiène du personnel, de la présence de nuisibles, etc. Le deuxième grand groupe de plaintes (27 %) concerne des personnes qui sont tombées malades et qui pensent que cela est dû à la consommation d’une denrée alimentaire particulière. Les plaintes relatives aux méthodes de stockage (températures, dates de péremption…) (17 %) complètent le trio de tête.
Risqué pour la santé ?
Dans ce cas-ci, est-ce que l’inquiétude de Youness pour sa santé est-elle légitime ? D’après la porte-parole de l’Afsca, il est compliqué de donner un avis tranché sur le risque ou non pour la santé de la présence de vers dans un burger. « Tout dépend de la personne qui consomme cette viande et de son état de santé », indique Aline Van Den Broeck. En d’autres termes, il faut voir si cette personne fait partie du groupe des personnes vulnérables, à savoir les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées. « Seule une enquête pourrait nous éclairer sur ce point », souligne-t-elle.
La porte-parole encourage dès lors à épingler tout souci pour contribuer à une protection continue des consommateurs.















