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«On m’a pris pour un idiot, je n’aime pas ça»: des commerçants namurois arnaqués... par de faux journalistes, comment éviter ce type d’escroquerie?

Par RTL info avec Melinda Bilmez et Denis Caudron
Dans la région de Namur, plusieurs commerçants se sont fait arnaquer par un faux journaliste. Ils ont été débités de plusieurs centaines d’euros pour un soi-disant publireportage sans contrat au préalable. Est-ce légal et comment se prémunir de ce type d’arnaque ?

Daniel Amato, gérant d’un commerce namurois, se dit victime d’une arnaque : il a perdu 426 euros. « Ils ont d’abord tenté d’aller jusqu’à 1700-1800 euros. Il y a des réservations, c’était mon compte personnel, mon compte à vue. Ils ont su débloquer 426 euros », raconte-t-il.

Pour un publireportage, ce commerçant a donc versé initialement 26 euros à une personne se présentant comme un journaliste sans contrat, simplement avec un bon de commande délivré sur sa boîte mail après le premier paiement. Une semaine plus tard, il déchante complètement.

« Non seulement je me sens flouté parce qu’on m’a pris de l’argent, mais en dehors de ça, on m’a pris pour un idiot. Et ça, je n’aime pas, ça m’a vraiment gêné parce que je me suis vraiment senti arnaqué », lance le commerçant.

Un publireportage généré par l’IA

Il faut parcourir 500 mètres à peine pour tomber sur une autre commerçante concernée. Ils sont trois au total à Namur et une autre à Sombreffe. En plus de l’argent débité, l’article écrit serait généré par l’intelligence artificielle.

Héloïse Richard, gérante d’une boutique de créateurs, en a également fait les frais : « On se rend compte que le ton, les fautes de syntaxe, même les dates essentielles, puisqu’il y avait 2017 dans l’article, or ma boutique a 10 ans et donc c’était 2015. S’il y a une relecture humaine, on s’en rend compte avec le titre ».

Nous avons contacté le responsable. Sa réaction à notre appel est formelle : il ne souhaite pas répondre à nos questions. Je ne souhaite en aucun cas que mon nom soit cité dans la presse.

Lire les conditions générales, c’est vraiment la base, c’est vraiment important
 Olivier Vandenabeelle, Conseiller UCM

Ce phénomène n’est pas rare selon l’union des classes moyennes, mais comment s’en protéger ? « Quand on devient commerçant, quand on devient indépendant, on est très très fort sollicité, explique Olivier Vandenabeelle, conseiller au service d’études de l’UCM. Donc la première chose, c’est de faire très très attention à ce qu’on signe, à ce qu’on paye, lire les conditions générales. Ça paraît bateau, mais c’est vraiment la base, c’est vraiment important. »

Attention au contrat

François Etienne, avocat au barreau de Namur, le confirme : il est primordial de signer un contrat avant de s’engager financièrement pour un public reportage et de s’assurer de l’identité de la personne. « Il faut s’assurer qu’il y ait un contrat qui va être signé en bonne et due forme. Il ne peut pas se faire retirer de l’argent sur son compte s’il n’y a pas un contrat qui indique le coût de la publicité qui pourrait être faite. »

Après une arnaque de ce type, il est donc conseillé de porter plainte, soit au SPF Économie, à la police ou encore auprès du juge d’instruction et de se constituer partie civile.

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