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« Nous, quand on fait du bruit après 22h, la police est là » : Olivier n’en peut plus des travaux nocturnes près de chez lui, Infrabel fait son mea culpa

Par RTL info avec Louis Vandendriessche
Travaux nocturnes, vibrations et murs fissurés : à Profondsart, les riverains vivent un cauchemar à cause du chantier RER. Après des plaintes ignorées, le bourgmestre est intervenu. Infrabel reconnaît ses torts et promet des améliorations.

Depuis trois ans, moment où il s’installe à Profondsart avec sa petite famille, Olivier vit un enfer lors de nombreuses nuits. En effet, installé à proximité d’une voie ferrée, les nuisances sonores des travaux effectués par Infrabel se font souvent ressentir. « Je n’ai rien contre le fait que ces ouvriers travaillent, c’est normal, ça doit être fait », nuance ce jeune père de famille, qui vit avec sa femme et ses enfants de 1 et 4 ans. « Seulement, la nuit, ça devient insupportable : des cris d’ouvriers, des bruits de marteau, des engins qui raclent le sol… Il y a quelques jours, nous avions l’impression qu’il y avait un tremblement de terre ».

On commençait à avoir peur pour la maison

Cette situation, Olivier n’est pas la seule à la vivre. Un jour auparavant, un autre habitant de Profondsart nous contactait via le bouton orange Alertez-nous. « Ce n’est pas systématique, c’est par période, mais ces derniers jours ont été particulièrement dérangeants. On dirait vraiment que ma maison tremblait. Par le passé, on nous prévenait au moins des nuisances qu’on allait subir, ce qui facilitait la chose. Maintenant, plus rien du tout », note Paul. Malgré plusieurs appels, que ce soit à la commune, à la police, ou même à Infrabel, la situation ne change pas : à intervalles plus ou moins réguliers, Olivier est sorti de son lit par le bruit des travaux nocturnes. « Lundi et mardi dernier, c’était vraiment trop : ils ont commencé à 00h30 pour finir vers 4h. Avec nos deux enfants en bas âge, ce n’était pas possible. Un voisin est allé s’engueuler avec le chef de chantier, mais rien n’a bougé. De plus, on commence à avoir peur pour la maison, cela tremble parfois fort, et certains murs semblent se fragiliser ».

Même son de cloche du côté de chez Paul : malgré de nombreuses plaintes, la situation n’évolue pas : « J’ai envoyé un mail à la commune, pas de réponse, à Infrabel également, pas de réponse. Simplement un message pour nous dire que la demande va être soi-disant traitée, mais rien. La dernière fois, les tremblements étaient tellement puissants qu’il y a eu des fissures dans les murs de ma maison. Près de chez moi, cela fait 15 ans que ces travaux durent », témoigne-t-il. De ce fait, la compagne d’Olivier prend les choses en main et fait venir les policiers. « Ils ont dit qu’ils ne pouvaient rien y faire à part demander aux ouvriers de faire le moins de bruit possible, ils ne peuvent que constater. Du côté d’Infrabel, on nous répond simplement que cela doit se faire, de manière nonchalante ».

Le bourgmestre intervient : chantier stoppé

Le lendemain, le bourgmestre de Profondsart prend une décision : en s’appuyant sur une disposition de la loi communale qui lui permet d’intervenir dans l’intérêt de la tranquillité publique, le chantier est stoppé sur ordre communal. Contacté par nos soins, Infrabel annonce avoir pris acte de la décision et prend le temps d’assumer ses responsabilités.

En effet, cette nuit-là, un engin utilisé pour compacter le sol en vue de la pose de nouvelles voies a provoqué d’importantes vibrations, perceptibles jusque dans les habitations voisines. Infrabel reconnaît l’incident et parle d’une situation « très exceptionnelle ». « On doit reconnaître une responsabilité », explique Frédéric Sacré, porte-parole. « Des travaux lourds ont été réalisés pendant cette nuit-là. On s’efforce de prévenir au maximum les riverains et les communes lorsqu’il y aura plus de bruits durant les nuits, mais ici, ça a été mal fait et nous faisons notre mea culpa. Nous sommes humains, nous comprenons. D’ailleurs, l’engin très bruyant utilisé ne le sera plus. Nous l’avons fait savoir au chef de chantier ».

La société tient tout de même à rappeler l’enjeu de ces travaux qui permettront la mise en service d’une ligne à quatre voies du RER entre Bruxelles et Ottignies, un projet majeur censé améliorer la capacité et la régularité des trains entre La Hulpe, Ottignies et Profondsart, notamment, pour rejoindre la capitale. « Les trains continuent de circuler durant la journée, ce qui rend les interventions nocturnes inévitables. Ne pas les faire la nuit pour privilégier la journée serait extrêmement pénalisant pour les nombreux navetteurs », explique Infrabel.

Une fin de chantier prévue pour l’an prochain

Le chantier est encore prévu pour quelques mois, mais les travaux les plus lourds touchent à leur fin, assure Infrabel. La mise en service des nouvelles voies est attendue pour la fin de l’année prochaine. D’ici là, Infrabel s’engage à mieux informer les riverains, notamment sur les plages de travaux nocturnes : « On s’efforcera de prévenir quand du bruit est à prévoir, et de détailler ce qui va être entrepris », promet le porte-parole.

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