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Le prince Harry se retrouve à nouveau face à la justice pour son combat contre les tabloïds britanniques. Un procès civil s'est ouvert ce mardi à Londres contre deux publications du groupe de Rupert Murdoch, accusées d’avoir obtenu des informations sur sa vie privée par des moyens illégaux.
Le prince Harry et le propriétaire du tabloïd The Sun sont "très proches" d'un accord financier pour mettre fin aux poursuites judiciaires engagées par le fils cadet du roi Charles III, a affirmé mardi un avocat du groupe News Group Newspapers (NGN). "Les avocats des deux parties sont engagés dans des négociations très intenses depuis ces derniers jours et la réalité est que nous sommes très proches" d'un accord, a déclaré Anthony Hudson, l'avocat du groupe NGN de Rupert Murdoch, devant la Haute Cour de Londres où devait s'ouvrir mardi matin un procès sur cette affaire.
Le début des débats a été reporté à plusieurs reprises à la demande des avocats des deux parties, pour la plus grande exaspération du juge, Timothy Fancourt.
Un accord financier avec le groupe NGN, propriétaire du Sun et du défunt News of the World, permettrait aux parties d'éviter un procès. Quelques dizaines d'autres plaignants déjà ainsi opté pour des règlements à l'amiable dans cette affaire.
Les publications sont accusées par Harry d'avoir recouru, notamment par le biais de détectives privés, à des procédés illégaux pour recueillir des informations destinées à nourrir des articles le concernant il y a plus d'une décennie.
Il s'agit d'un nouvel épisode dans le combat judiciaire engagé par le prince Harry, 40 ans, contre la puissante presse à scandale britannique.
Le duc de Sussex, désormais en retrait de la famille royale, vit en Californie avec sa femme Meghan et leurs deux enfants. Il a toujours tenu les paparazzi pour responsables de la mort de sa mère Diana en 1997 à Paris.
Il avait remporté en 2023 une victoire majeure contre la presse tabloïd en obtenant la condamnation de l'éditeur du Daily Mirror pour des articles issus du piratage de messageries téléphoniques.
Les poursuites intentées par Harry devant la Haute Cour de Londres ne portent pas sur les écoutes téléphoniques, le juge Timothy Fancourt ayant estimé que le délai pour agir sur ce point était dépassé.
"Réfuter la plainte"
Outre Harry, un ancien dirigeant du parti travailliste, Tom Watson, désormais membre de la Chambre des Lords, poursuit également le groupe NGN.
Les deux plaignants accusent aussi les dirigeants du groupe d'avoir étouffé les agissements illégaux de leurs employés en supprimant des courriels. Le groupe a rejeté ces accusations, qualifiées de "fausses" et "non étayées".
Lors de ce procès, NGN va appeler "un certain nombre de témoins, notamment des experts de la technologie, des juristes et de hauts responsables (de l'entreprise) pour réfuter la plainte", avait déclaré un porte-parole.
En 2023, Harry avait témoigné contre l'éditeur du Daily Mirror (MGN), devenant le premier membre de la famille royale à déposer ainsi à la barre d'un procès en plus de 100 ans.
Le juge, qui était également Timothy Fancourt, avait tranché en sa faveur. Il avait estimé que le piratage des boîtes vocales de célébrités était "une pratique très répandue" chez les titres du groupe MGN à la fin des années 1990. Il avait aussi précisé que la messagerie du téléphone portable du prince Harry avait été piratée "dans une modeste mesure".
La presse britannique a été secouée à la fin des années 2000 par la révélation de plusieurs scandales d'écoutes illégales.