Partager:
Avec son nouvel album Mon sang, Clara Luciani explore un territoire plus intime que jamais. Devenue mère, la chanteuse évoque sans détour ce que la maternité a transformé en elle, dans sa vie, dans sa musique, et dans sa façon d’être au monde.
Clara Luciani est devenue maman. Et si elle n’a jamais cessé de puiser dans sa vie personnelle pour nourrir ses chansons, ce nouveau chapitre s’y imprime de façon plus douce, plus profonde, plus instinctive. "J’ai toujours écrit sur ce que la vie me donnait. C’était assez évident qu’il y aurait un peu de cette maternité sur ce disque-là", confie-t-elle.
Le bouleversement est total, mais assumé. Dans "Roule", une chanson de son nouvel album, elle imagine déjà l’envol de son enfant. "Je pleure parfois en pensant à l’université, à sa première amoureuse…", raconte-t-elle en souriant. "Et puis je me rappelle qu’il a 18 mois. On essaie de respirer un petit peu."
Une hypersensibilité assumée
Si la maternité rend plus vulnérable, elle renforce aussi les élans de solidarité et de compassion. "C’est encore plus difficile pour moi aujourd’hui de voir des enfants malades, c'est complètement injuste et inacceptable. J’imagine ce que ressentent les parents. Ça me donne encore plus envie d’agir", explique-t-elle. La chanteuse se dit plus sensible à l’injustice, plus habitée par l’envie d’aider, d’être utile. "Je crois au superpouvoir des câlins", résume-t-elle tendrement.
C’est dans cet état d’esprit qu’elle a accepté de devenir marraine du Télévie 2025. Une mission qu’elle prend à cœur : "J’ai eu beaucoup de personnes malades autour de moi. Ce sentiment d’impuissance est terrible. Là, pour la première fois, j’ai vraiment l’impression de pouvoir œuvrer pour la recherche".
Ce regard sur le monde, Clara Luciani le transmet aussi à travers ses chansons. Certaines, comme "La grenade", ont été adoptées par des femmes atteintes du cancer comme un hymne de courage. "Je me suis souvenue du bonheur que j'ai ressenti de me dire : 'j'ai fait une chanson doublement utile'. C'est pour ça qu'on fait de la musique pour divertir, pour faire danser, mais aussi, quand c'est possible, faire bouger un petit peu les choses", explique-t-elle.
L’art de tout donner
Sur scène, cette générosité prend tout son sens. Clara Luciani le dit sans détour : "J’ai fait plein de concerts malade. Et à chaque fois, dès que les lumières s’allument, j’arrive à tout donner". Donner, toujours. À son public, à sa famille, à son enfant. "Je trouve ça plus facile de donner que de recevoir. Parfois, je suis intimidée par l’amour ou les compliments", reconnaît-elle.
Mais ce besoin de partage ne la quitte jamais. Que ce soit dans la rue, au détour d’une rencontre avec un fan, ou dans une salle de concert. "J’adore rencontrer de nouvelles personnes et j'ai un métier qui me permet de le faire."
Dans cet équilibre entre vie artistique et maternité, Clara Luciani avance avec beaucoup de lucidité. Elle sait qu’un jour son enfant tombera, qu’il vivra des échecs. Et elle ne cherche pas à l’en préserver coûte que coûte. "Je me suis construite à travers mes propres échecs et mes chutes. Je ne peux pas lui souhaiter une vie de dessin animé", dit-elle. "La seule chose que je peux souhaiter plus que tout, par contre, c'est que notre lien sera le plus fort possible et que je serais capable de le consoler", conclut-elle.


















