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De 5% à 25% de taxe: les brasseurs belges vont-ils boire la tasse à cause de Donald Trump?

Les nouvelles taxes décrétées par Donald Trump toucheront de nombreux produits, dont les bières. Les taxes sur ce produit vont quintupler et atteindre les 25%. Les brasseurs belges se veulent pourtant rassurants : peu d'entre eux exportent vers les États-Unis. 

Les États-Unis ont décidé de quintupler les droits d'importation sur la bière produite en Europe, et donc en Belgique. Ceux-ci passeront de 5 à 25%, a indiqué depuis le Vietnam le ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot.

Dans cette brasserie située en province de Hainaut, sur les 30.000 hectolitres produits chaque année, 10% part vers la patrie de Donald Trump. "Selon notre importateur qu'on a vu en ligne ce matin, on estime à une augmentation de 1,50$, 2$ pour le pack de 4 bouteilles de 33 centilitres. C'est quand même assez conséquent. J'espère que le consommateur final continuera à consommer de bières, mais ça va être impacté, ça c'est sûr", explique Laurent Daloze, directeur commercial de la brasserie Dupont. 

Les États-Unis, c'est bien, on va essayer d'y rester, mais on va d'abord prôner le local

Hier, Donald Trump a confirmé que les bières européennes et belges seraient taxées à hauteur de 25%. À cause, semble-t-il, en partie d'un amalgame sur les canettes en aluminium, pourtant minoritaire dans les exports. Pour la brasserie, des pertes légères sont attendues, de quoi peut-être se recentrer : "Le marché local est en augmentation légère. C'est peut-être une occasion effectivement de continuer à pousser le local et prôner le local, ça fait partie de notre philosophie aussi. Les États-Unis, c'est bien, on va essayer d'y rester, mais on va d'abord prôner le local".

Du côté de la Fédération des Brasseurs Belges, on tempère. Seules quelques brasseries ont des taux d'exportation élevés vers les USA. En moyenne, 1% seulement de nos productions sont envoyées là-bas. Le risque concerne plutôt notre notoriété.  "Du point de vue réputation et image, et pour le rayonnement aussi de notre pays, ça serait vraiment dommage", dit ainsi Krishan Maugdal, président de la fédération des brasseurs belges. 

Une décision "contre-productive"

Dans une autre brasserie, c'est moins de 3% des bières qui partent vers les États-Unis. Au fil des ans, la part des exportations là-bas a diminué. "C'est vrai qu'on a eu des belles années avec les États-Unis, une belle histoire. À un moment donné, les volumes aux États-Unis étaient plus importants, donc ça représentait quand même une part significative de nos marchés à l'export. Et puis c'est vrai qu'ici, cette nouvelle mesure ne va pas contribuer à améliorer nos relations commerciales avec les États-Unis", souligne Anne Friart, responsable des productions de la brasserie Saint-Feuillien.

Tous les professionnels rencontrés attendent de voir l'évolution de cette mesure. Sera-t-elle prolongée dans le temps ? Tout est possible aujourd'hui, disent-ils, avec les États-Unis. Pour Maxime Prévot, cette décision américaine "est totalement offensante et contre-productive" et "irrationnelle" d'un point de vue économique. "En jouant avec les allumettes, les Américains vont se brûler. L'Union européenne va y réagir de manière ferme", assure-t-il.  

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