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La Cour d’Appel de Mons a franchi une nouvelle étape dans le dossier des tueurs du Brabant en ordonnant l’exhumation de trois corps : ceux de monsieur et madame Sliman, ainsi que celui de leur fils, Xavier. Le second fils de la fratrie, réputé comme le plus violent, ne pourra quant à lui pas être analysé : il a été incinéré.
Deux frères connus dans le milieu du grand banditisme
Ces deux frères, les Sliman, sont des noms bien connus du grand banditisme du nord de la France. Ils avaient été soupçonnés dès 1982, après l’attaque de l’armurerie Dekaize à Wavre, l’un des premiers faits attribués aux tueurs du Brabant. Récemment, cette piste a refait surface, relancée par un ancien policier et par l’avocat français de certaines victimes.
L’objectif des exhumations est clair : obtenir, si l’état des corps le permet, des profils ADN à comparer avec les traces génétiques du dossier. Une commission rogatoire belge est d’ailleurs arrivée ce matin à Charleville-Mézières, où repose la famille. Elle demande officiellement à la justice française de procéder sans délai aux exhumations. Leur calendrier dépend désormais des autorités françaises.
Pourquoi ces analyses ?
Parce qu’en quarante ans d’enquête, un seul profil ADN masculin complet a pu être identifié : celui provenant d’une tache de sang retrouvée sur le col d’un gilet pare-balles récupéré en 1996 à Ronquières. Malgré de multiples expertises, cette trace n’a jamais « matché » avec un suspect. Si l’ADN d’un Sliman correspondait à cette empreinte, il s’agirait d’une avancée majeure – presque la clé de l’énigme, même si d’éventuels complices resteraient à identifier.
D’autres profils génétiques, mélangés ceux-là, existent aussi dans le dossier. Ils proviennent notamment de mégots retrouvés dans la voiture du taximan Angelou, l’une des victimes. Eux aussi seront comparés.
En revanche, aucune trace ADN exploitable ne remonte au braquage de l’armurerie Dekaize.
Une centaine de corps exhumés
Les Sliman ne sont pas les seuls à avoir été exhumés dans le cadre de cette enquête hors norme. Près d’une centaine de corps ont été déterrés discrètement ces dernières années : anciens membres de l’extrême droite, truands, ex-militaires ou policiers. Des centaines de prélèvements ont également été effectués sur des suspects ou témoins encore en vie grâce à un simple écouvillon buccal. Sans résultat.
Reste une question : cette nouvelle tentative permettra-t-elle enfin de trouver une concordance ADN ? Réponse, peut-être, l’an prochain.
















