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« Peterbos ressemble à certains quartiers marseillais » : Bruxelles et la cité phocéenne luttent contre les mêmes trafics

Par RTL info avec Benjamin Samyn et Xavier Préyat
Invité par son homologue bruxellois, le procureur de Marseille vient de passer 2 jours en Belgique. Une visite dans le cadre de réflexions autour de la problématique du trafic de stupéfiants qui touchent les 2 villes. Objectif : accentuer leur collaboration sur le plan judiciaire.

Il est venu apporter son expertise. Le procureur de la République de Marseille connaît bien les problématiques liées aux organisations criminelles actives dans le trafic de stupéfiants. Selon lui, des liaisons existent entre les deux pays. Plus de 40 Belges ont d’ailleurs été arrêtés ces derniers mois dans le sud de la France. « Majoritairement ce qu’on appelle des petites mains du trafic, raconte Nicolas Bessone. Vous savez que le recrutement sur les réseaux sociaux est très important. Ils sont venus à Marseille pour faire les charbonneurs, les vendeurs de drogue, les ravitailleurs. Et puis des phénomènes plus inquiétants, deux Belges ont été arrêtés alors qu’ils étaient armés d’armes lourdes, de kalachnikovs. Très vraisemblablement, ils avaient été commis pour commettre des contrats ».

Un état des lieux confirmé par les acteurs de terrain en Belgique. « On peut le constater notamment à travers l’analyse de différents dossiers répressifs. Il existe un lien manifeste aujourd’hui entre la délinquance bruxelloise et la délinquance marseillaise, déclare Yannick de Vlaeminck, avocat pénaliste au barreau de Bruxelles. Mais elle s’exprime essentiellement par le transfert de ce qu’on qualifie dans le jargon de petites mains. C’est-à-dire des personnes qui sont amenées soit à Marseille, soit à Bruxelles pour faire le petit travail ou pour faire la basse besogne ».

C’est Julien Moinil, le procureur du roi de Bruxelles, qui est à l’origine de la venue de son homologue marseillais. Actuellement, il préfère rester discret car il est toujours concerné par une menace de niveau 4. C’est-à-dire sérieuse et imminente. Durant ces deux journées, il a pu exposer la situation de la capitale au procureur de la République marseillaise. Notamment par rapport à des hotspots, des zones de deal comme ceux de la cité du Peterbos.

« Peterbos, ça ressemble à un certain nombre de quartiers marseillais, avec une division des tâches, et un phénomène un petit peu nouveau en Belgique, une violence assez exacerbée, analyse Nicolas Bessone. On nous a montré ce qui s’est passé et qui ressemble beaucoup à ce qui s’est passé depuis une dizaine d’années à Marseille. C’est-à-dire pour la conquête de territoires, un peu une terrorisation des quartiers, des tirs à l’arme de guerre et un certain nombre d’assassinats. Alors, fort heureusement, vous n’en êtes pas encore au stade marseillais, mais effectivement, il faut être vigilant ».

Les deux procureurs ont également évoqué des dossiers en cours, des affaires communes et délicates dont la nature n’a pas été communiquée.

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